jeudi, juillet 19, 2007

Emir Kir vers une démission forcée ?

Dans un soudain communiqué de presse, Emir Kir (PS) jette l'éponge à quelques mois des plaidoiries devant la Cour d'appel dans le cadre du procès qu'il avait initié à l'encontre de Pierre-Yves Lambert et moi-même (Mehmet Koksal). Le cabinet du secrétaire d'Etat bruxellois vient d'envoyer le communiqué de presse suivant :

"Il y a deux ans et demi, j'ai décidé d'introduire une action judiciaire contre les deux animateurs du site internet « www.suffrage-universel.be » parce que je faisais à cette époque – et pendant de longs mois encore par la suite – l'objet d'une campagne de dénigrement systématique. Ces animateurs m'ont affublé de qualificatifs inacceptables, voire injurieux. Le débat public né autour de cette procédure en justice privée m'apparaît aujourd'hui comme complètement stérile, très éloigné des préoccupations qui sont les miennes en tant que Secrétaire d'Etat bruxellois. J'ai donc pris la décision de mettre fin à cette procédure. Un courrier devrait parvenir en ce sens très prochainement au conseil de Messieurs Lambert et Köksal. Cette décision ne doit pas être interprétée comme une acceptation dans mon chef du bien-fondé des critiques ou des injures dont j’ai fait l’objet. J'estime juste aujourd'hui que la voie judiciaire n'est pas la voie appropriée pour faire taire des rumeurs malsaines et ridicules, toutes liées à mes origines, telles toutes celles dont j'ai pu être l'objet ces dernières années. La dernière en date, toute récente – celle, complètement farfelue, qui prétendait que j'allais effectuer ces jours-ci mon service militaire en Turquie – n'en est qu'un exemple de plus et n'a fait que me conforter dans l'idée que cette plainte n'avait plus de raison d'être. Ma volonté est également de contribuer au mieux à la sérénité du débat politique. Dès lors, mon unique souci est aujourd'hui, comme hier, de remplir au mieux les fonctions qui sont les miennes en tant que membre de l'exécutif bruxellois, et ce dans l’intérêt de l’ensemble des citoyens bruxellois", persiste Emir Kir.

Ce qui veut dire que seul le jugement du Tribunal de Première Instance qualifiant un secrétaire d'Etat socialiste bruxellois de "menteur", "négationniste" et "délinquant" restera dans les annales comme la vérité judiciaire. Interpellé à l'époque par l'opposition, le chef du gouvernement régional, Charles Picqué (PS), avait déclaré vouloir attendre l'arrêt de la Cour d'appel avant de prendre une quelconque décision à ce sujet. Etant donné le forfait de son protégé avant les plaidoiries en appel, faudra-t-il en conclure que Picqué demandera sa démission immédiate en toute logique ? Suspense.

En attendant, il a de quoi s'interroger sur la phrase suivante d'un responsable politique : "la voie judiciaire n'est pas la voie appropriée pour faire taire" les journalistes. C'est inquiétant de constater que le politicien cherche maintenant d'autres "voies appropriées" afin de faire taire la presse indépendante.