Onkelinx : "Le port du voile empêche de vérifier l'identité de la personne"
Dans le numéro 276 (mai 2007) du mensuel Points Critiques (UPJB), je reviens brièvement sur l'affaire de l'interdiction de la kippa au Tribunal correctionnel d'Anvers. Le sujet n'a presque pas été évoqué par la presse francophone bien qu'il mérite pourtant un meilleur traitement médiatique. C'est l'histoire d'un juif qui refuse d'ôter sa kippa devant un juge anversois par solidarité avec une femme voilée qui a refusé d'accomplir son devoir d'assesseur durant le scrutin communal de 2006.
Les interpellations flamandes n'ont pas manqué en commission justice de la Chambre. Bien que le débat reste essentiellement juridique et tourne autour de l'interprétation à donner à l'article 759 du Code pénal, il est déjà utile de constater qu'aucune personnalité politique n'ose ouvertement défendre l'interdiction de la kippa en invoquant un quelconque "symbole ostentatoire" ou le principe de neutralité. Les interventions politiques tentent au contraire de défendre le droit de porter sa kippa en vertu de la diversité religieuse. Mais la plus intéressante réplique dans ce débat parlementaire est celle de la ministre de la Justice, Laurette Onkelinx (PS), qui voit une différence entre le port de la kippa et celui du voile car "le port du voile empêche de vérifier l'identité de la personne et n'est donc pas compatible avec les règles procédurales". Du coup, je me demande comment la ministre fait pour reconnaître Derya Aliç, collaboratrice à mi-temps dans son cabinet et conseillère communale PS à Schaerbeek, qui participe activement à la campagne électorale de sa ministre.
L'affaire vient de rebondir début mai suite à la question préjudicielle posée par le juge anversois Walter De Smedt auprès de la Cour constitutionnelle de Belgique (ex-Cour d'arbitrage) pour savoir si l'article 759 du Code pénal l'autorise à interdire le port du couvre-chef durant ses audiences.
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