Quartier Midi : le mémoire accablant de deux mandataires Ecolo
Ce mercredi (19/09/07), Alain Maron et Véronique Gailly, deux conseillers communaux (Ecolo) à Saint-Gilles, ont présenté leur mémoire de fin d'études sur la "Mutation du quartier du Midi à Bruxelles : Fruit d'une alliance entre pouvoirs publics et promoteurs immobiliers, contre les populations ?". Un travail théorique de 190 pages qui décortique minutieusement l'évolution et les jeux d'alliance dans ce dossier pourri de la gare du Midi où la Région, sous l'impulsion du ministre-président et bourgmestre socialiste Charles Picqué (PS), a mis en oeuvre une longue "stratégie de pourrissement" (dixit le juge de Paix) pour chasser les plus pauvres habitants de Saint-Gilles pour les remplacer par des espaces de bureaux fiscalement plus rentables.
J'avais déjà brièvement évoqué ce problème en juin dernier et je reviens sur cette problématique dans le prochain numéro d'Alter-Echos suite à l'adoption d'un nouveau plan d'expropriation par le Conseil communal de Saint-Gilles le 06/09/07.
Les deux conseillers ont présenté ce mémoire à la Faculté ouverte de politique économique et sociale (FOPES) à horaire décalé. J'ai eu l'occasion de m'entretenir brièvement avec Alain Maron, le chef de groupe écologiste, à propos de ce mémoire. "L'hypothèse de départ, qui sera confirmée dans les faits, consistait à dire que dans ce dossier central du quartier Midi, il y avait eu une alliance des pouvoirs publics et des promoteurs, qui se sont accordés dans une interdéfinition amicale, contre les populations pauvres et allochtones du quartier. Les habitants s’attendaient à ce que les pouvoirs publics remplissent un rôle protecteur et prennent des décisions en toute équité, ce qui n’a visiblement pas été le cas. La Région n’avait clairement pas les moyens de ses ambitions et elle a préféré spéculer contre sa propre population en s’alliant avec les promoteurs privés. Pour les pouvoirs publics, les habitants représentaient un problème et il était prévu qu’ils s’en aillent en vue de favoriser la ‘mutation sociologique’ du quartier. La population visée est clairement la plus pauvre de Saint-Gilles, où le revenu par habitant est statistiquement le plus faible, et où les résistances sont les moins organisées car beaucoup ne maîtrisent pas bien le français", m'a rapidement expliqué Alain Maron, co-auteur de ce mémoire accablant pour les pouvoirs publics. A propos des habitants du quartier, la maison de Mohammed Mouniati sera (peut-être) bientôt démolie...
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