mardi, avril 24, 2007

Ducarme : "Monseigneur Léonard est aussi dangereux que le cheikh Al-Qardaoui"

Aujourd'hui (24/04/07), je suis passé rapidement à la conférence de presse du député libéral Denis Ducarme (MR) qui présentait au café Metropole son livre sur l'"Islam de Belgique - Entre devoir d'intégration et liberté religieuse" qu'il a coécrit avec Nadia Bouria (RTL-TVi), Chemsi Chéref-Khan (MR), Yassin Beyens, Karim Geirnaert, Philippe Pivin (MR), Samira Rahmani (MR), Hassan El Bouharrouti, Latifa Aït-Baala (MR), Yann Gall (MR), Bernard Lambrecht (MR), Joëlle Fiss (MR), Joseph Henrotin, Claude Moniquet (ESISC) et Radouane Bouhlal (MRAX).

Ne vous fiez pas à la couverture qui ressemble à un drapeau turc, c'est bien l'islam du Maroc qui est présenté comme une référence à suivre par la Belgique. Des auteurs qui critiquent, sous l'oeil attentif d'un agent du consulat marocain, l'instrumentalisation de l'islam de Belgique par l'étranger et la concurrence que se livrent de nombreux pays musulmans sur notre territoire pour accentuer leur influence sur la communauté musulmane de Belgique. "Certains pays du Golfe financent des écoles coraniques et des mosquées et tout indique qu'ils veulent marquer l'islam de notre pays d'une tutelle rétrograde. Pourquoi 60 mosquées turques en Belgique sont-elles la propriété de l'Etat turc ? Et leurs imams, leurs fonctionnaires ?", s'interroge le député libéral qui prône un contrôle des dépenses financières extérieures de l'islam en Belgique.

J'ai interpellé le député sur ce dernier point du contrôle financier, une mesure foncièrement antilibérale qui risque de faire fuir les capitaux étrangers, pour savoir si ce principe de transparence s'appliquait également aux autres cultes et notamment aux capitaux investis par le Vatican au profit du culte catholique romain en Belgique. "Cela devrait également s'appliquer", m'a répondu Denis Ducarme. "Je suis contre toutes les formes de radicalisme. D'ailleurs, depuis que j'ai lu les inepties de Monseigneur Léonard à propos de l'homosexualité ou du sida, je le considère comme quelqu'un d'aussi dangereux qu'Al-Qardaoui. Je suis contre le radicalisme religieux quel qu'il soit et je pense qu'il faut combattre les forces obscurantistes." Venant à la rescousse de l'évêque de Namur, Claude Moniquet, se définissant comme "laïc", a ajouté que "l'islam a une maladie particulière appelée islamisme qui n'existe pas dans les autres religions. Monseigneur Léonard ne finance pas les djihadistes en Irak".

A ce stade, l'argument sur le contrôle du financement ne m'a pas vraiment convaincu car non seulement l'Etat belge ne paye pas le salaire des ministres du culte islamique, contrairement aux ministres des autres cultes reconnus, mais en plus l'Etat veut demander des comptes sur l'argent des autres ? "Nous voulons que ce soit l'Etat belge qui paye le salaire des imams", me répondra Joseph Henrotin. Par ailleurs, "le problème du financement des organisations terroristes est une question générale de sécurité publique qui ne concerne pas spécifiquement la politique de l'islam de Belgique", ajoutera Radouane Bouhlal sur un ton critique et agacé.

L'ouvrage révèle aussi que 15 % des imams en fonction en Belgique sont en situation administrative irrégulière... d'après l'Exécutif des Musulmans de Belgique ! Et quand Denis Ducarme, alerté par la présence d'Abdelkhader Bouziane à la mosquée de Farciennes, interpelle la ministre de la Justice à ce sujet pour défendre l'idée d'un recensement des imams, Laurette Onkelinx "comparera cette dernière à la pose de l'étoile jaune portée par les Juifs sous l'occupation nazie."


DUCARME (Denis), Islam de Belgique - Entre devoir d'intégration et liberté religieuse, préface de Nadia Bouria, Editions Luc Pire, 160 pages, Bruxelles.