mercredi, juin 28, 2006

Kimyongür : "Il faut prouver mon appartenance au DHKP-C"

Le jugement de Bruges sur l'affaire "Erdal & Co" ne laisse planer aucun doute sur le caractère sectaire, terroriste et violent du groupe turc d'extrême gauche DHKP-C. Un jugement en Première Instance qui étale sur 92 pages (en flamand) la structure, l'organisation et les méthodes (justice interne pour trahison, racket, vols, faux et usage de faux, détention d'armes, intimidations, préparations d'attentats, projets de représailles...) du groupement d'activistes autour de celui qui semble être le véritable leader de la branche européenne du mouvement DHKP-C installé en Belgique : le turco-abkhaze Musa Asoglu. Ce dernier y déclare d'ailleurs en fin de procédure assumer seul la responsabilité d'une grosse partie des accusations.

Dans le jugement rendu au procès du DHKP-C, il n'est pas vraiment question d'interdiction de liberté d'expression ou d'association. Le tribunal reproche surtout aux 11 inculpés (p.3 et suivantes) "de former une association dont le but est de perpétrer des attentats contre des individus ou des propriétés", d'avoir "pris part à des activités d'une organisation criminelle", d'avoir été "les dirigeants d'une organisation criminelle", d'avoir "participer à la prise de décisions dans le cadre des activités d'une organisation criminelle tout en sachant que sa participation contribuait aux objectifs de cette organisation", d'avoir "sciemment fait partie d'une organisation criminelle comme définie dans l'art 324bis du code pénal même s'il n'avait pas pour intention de commettre un délit dans le cadre de cette organisation", (...) des détentions d'armes (Walter PPK Cal 9mm avec silencieux, 4 pistolets FN 7,65 mm Browning sans autorisation), 16 chargeurs pour armes à feu, des munitions de différents calibres, un détonateur électrique pour explosifs, un récepteur satellite, 27 cachets turcs falsifiés, une série de faux documents d'identité, usage des cartes de paiement délivrés à des tiers, des contrats de location d'appartements sous de fausses identités, un GSM Ericsson provenant d'une voiture Mercedes volée à Saint-Trond, l'usage de fausses identités ainsi qu'un grand nombre de messages accablants à propos des attentats en cours de préparation (p.24 et suivantes).

La presque totalité des charges énumérées se rapporte au QG du DHKP-C à Knokke et aux faits et agissements des personnes ayant eu une quelconque relation avec les dirigeants de cette organisation.

A la lecture du jugement, des doutes raisonnables persistent néanmoins concernant les charges retenues et la lourdeur des peines prononcées à l'encontre du 11e inculpé dans l'affaire, le turco-belge Bahar Kimyongür récemment livré par les services belges, comme l'indique le rapport du parquet néerlandais (1), aux Pays-Bas en attendant une probable extradition vers la Turquie. Son rôle et sa participation dans l'organisation restent sinon flous en tout cas exagérés par rapport à la personnalité et au profil de l'intéressé.

Il est déjà troublant de constater dans cette affaire que la justice belge condamne B. Kimyongür pour appartenance à une organisation terroriste, n'ordonne pas son arrestation immédiate, dissimule l'existence d'un mandat d'arrêt international à son encontre et participe finalement activement à l'incarcération d'un de ses ressortissants dans le but de l'extrader vers un pays tiers. Sous la pression de l'opinion publique, la Belgique a visiblement préféré sous-traiter l'extradition de son ressortissant.

"Le 11 septembre 2006, le procès en appel dans cette affaire aura lieu en Belgique. Tant le parquet que l'inculpé ont interjeté le recours. Le parquet estime que l'intéressé a bien un rôle de dirigeant dans l'organisation terroriste."(2)

Le parquet belge part de l'hypothèse qu'en tant que "porte-parole" du Bureau d'information du DHKP-C à Bruxelles, B. Kimyongür occupe un rôle de co-dirigeant dans l'organisation.

De son côté, B.Kimyongür déclare depuis sa prison hollandaise n'avoir jamais été membre du DHKP-C et demande aux autorités judiciaires de prouver son appartenance à ce groupe. "Il faut encore prouver mon appartenance au DHKP-C. Je n'ai jamais été membre de ce groupe. Je ne suis qu'un simple sympathisant actif dans la traduction. Jamais je n'ai été mis au courant des faits découverts à Knokke que j'ai d'ailleurs appris à travers la presse. Je ne suis pas un responsable, un chef ou un dirigeant du DHKP-C. A propos de l'explosion dans le bus à Istanbul, c'est à travers la presse turque que j'ai été mis au courant des faits. Ce n'est que par la suite que j'ai traduit et diffusé le communiqué", déclare Bahar Kimyongür interrogé ce jeudi 29 juin à la prison néerlandaise de Dordrecht. L'homme âgé de 32 ans qui se laisse actuellement pousser la barbe avoue cependant avoir commis quelques "erreurs de communication". "C'est vrai, j'ai été piégé à deux reprises par les médias. Une première fois lors d'une émission sur la RTBF Au nom de la loi et une autre fois lors de mon passage sur RTL-TVi. Je regrette les discours que j'ai tenus lors de ces deux émissions." Le militant ne regrette pas pour autant ses sympathies pour le groupe DHKP-C et continue de croire à un dossier monté à sa charge pour des raisons politiques et carriéristes.

Le jugement de Bruges revient notamment sur la manifestation anti-OTAN du 28 juin 2004 et à la conférence de presse du même jour où Kimyongür lit un communiqué du DHKP-C revendiquant un attentat manqué à Istanbul. Ce communiqué traduit et diffusé par l'intéressé (p. 59 et suivantes) parle d'un explosion perpétrée à Istanbul dans un bus et ayant fait plusieurs victimes le 24 juin 2004 par la militante Semiran Polat. Le communiqué du DHKP-C revendique cet attentat et présente ses excuses au peuple turc. Le groupe annonce qu'il préparait en réalité des "représailles suite à la mort de deux camarades" mais qu'une cause inconnue a provoqué l'explosion. B. Kimyongür interprète vers le français ce message et passe même à la télévision RTL-TVi pour expliciter la vision du DHKP-C. Pour le procureur, c'est le signe qu'il revendique aussi l'attentat en tant que co-dirigeant. Mais comme le premier inculpé (Musa Asoglu) déclare assumer l'entière responsabilité dans l'organisation de la conférence de presse et la diffusion du message, le tribunal écarte le "rôle de leader" dans le chef de B. Kimyongür (p. 59). Vu le rôle du premier inculpé dans l'affaire, il est difficile de soutenir encore que B. Kimyongür est véritablement le dirigeant d'une organisation terroriste.

L'une des grosses preuves qui enfonce cependant Kimyongür réside dans la découverte de documents à son nom (carte d'identité, passeports belge et turc, carte de banque ainsi qu'un schéma qui explique comment falsifier sa signature) lors de la perquisition à Knokke ainsi que dans une voiture Lancia conduite par Asoglu. Sa responsabilité semble clairement engagée sur ce point même s'il prétend n'avoir voulu qu'aider des réfugiés sans se douter de l'usage final de ses documents. Il prétend n'avoir répondu qu'aux demandes ou injonctions des dirigeants. "C'est la vérité ! Je vous assure qu'on m'a un jour demandé mes documents pour venir en aide à des personnes persécutées. J'ai tout simplement répondu positivement à la demande sans savoir à quoi allait réellement servir mes papiers."

Si on décide de condamner Bahar Kimyongür pour sa simple appartenance au DHKP-C en tant qu'organisation terroriste, il faudrait s'interroger alors à propos de l'incitation au délit que représente la réponse de la ministre Onkelinx suite à la question parlementaire de François-Xavier De Donnéa en 2003 dans laquelle elle déclarait que les activités de cette organisation étaient couvertes par des droits consacrés par la Constitution belge, notamment les libertés d'expression et de réunion. Bahar Kimyongür traduisait effectivement des communiqués pour le compte du DHKP-C avant même que ce groupe soit fiché comme une organisation terroriste par l'Union européenne. Ce n'est pas son boulot de traducteur qui est épinglé par la justice mais le fait d'avoir prêter assistance à des personnes préparant des actes criminelles dans le cadre d'une organisation terroriste. Les documents saisis à Knokke dans l'appartemant de Musa Asoglu prouvent suffisamment ces objectifs criminels. Mais rien ne prouve encore que B. Kimyongür avait pris connaissance de ces actes ou qu'il y participait sciemment.

La gestion de ce dossier par la ministre de la Justice, Laurette Onkelinx (PS), a été désastreuse. Interpellée par la femme de l'inculpé (Deniz Demirkapi) lors d'un débat public, la candidate socialiste à Schaerbeek a précisé que "nous n'avons pas à nous immiscer dans une procédure d'extradition" concernant deux pays tiers (Turquie et Pays-Bas). Une argumentation qu'elle répète d'ailleurs dans sa réponse écrite suite à l'interpellation du député européen italien Vittorio Agnoletto.

Pourtant, il semble que la justice belge soit déjà intervenue dans un cas similaire auprès de deux pays tiers. "Le 21 juillet 1998, Abbès Guenned est à nouveau arrêté pour le même motif [mandat d'arrêt international du Maroc pour trafic de drogue et association de malfaiteurs], à l'aéroport de Adnan Menderes de Izmir (Turquie). Il sera brièvement incarcéré, libéré, puis à nouveau arrêté deux jours plus tard sur appel de la Cour Supérieure: le Maroc réclamait son extradition. Marc Uyttendaele prit la défence de Abbès Guenned en tant qu'avocat, tandis que le département de la Justice belge intervenait directement auprès de son homologue turc Hassan Denizkurdu, en fournissant des explications fallacieuses. Pour éviter une crise diplomatique, Abbès Guenned sera finalement libéré. Ces faits ont notamment été rapportés par le journal turc Milliyet du 15 août 1998"(3)

Abbès Guenned, actuellement conseiller au cabinet de Laurette Onkelinx, et Marc Uyttendaele, avocat, sont respectivement premier et deuxième conjoints de la ministre socialiste mais cela n'a évidemment rien avoir l'immixiton de la Belgique pour défendre son ressortissant belge d'origine marocaine. D'ailleurs, Laurette Onkelinx occupait à l'époque le poste de ministre-présidente de la Communauté française et non le portefeuille de la justice. Mais c'est peut-être là un bon exemple à suivre dans lequel un pays prend la défense de ses ressortissants au lieu de les piéger. Quitte à les condamner par la suite lors d'un procès équitable en appel.

"Il y a deux choses. Je suis convaincu que Bahar Kimyongür paye pour [Fehriye] Erdal car les autorités belges ont été ridiculisées dans cette histoire et il y a aussi ce côté électoraliste de la ministre de la Justice qui se présente à Schaerbeek. Quand on écoute par exemple ce qu'elle a dit sur le génocide arménien, c'est une forme d'électoralisme que je considère gravissime car on mange ses principes pour grapiller quelques voix et je trouve cela inacceptable", a déclaré le sénateur Josy Dubié (Ecolo) lors d'un entretien.


Mehmet Koksal
Envoyé spécial à Dordrecht

(1) "Par ailleurs, une concertation a eu lieu le 27 avril 2006 entre le parquet belge et le parquet néerlandais. Durant cette concertation, le collègue belge a partagé des informations comme quoi il est possible que l’intéressé (qui n’a pas encore été condamné définitivement pour participation à une organisation terroriste) puisse venir le samedi 29 avril 2006 aux Pays-Bas pour une visite à un festival DHKP-C à Den Bosch. De plus, il a été indiqué que l’intéressé est signalé internationalement par la Turquie. (…) [Finalement l’arrestation] a eu lieu la nuit du 27 au 28 avril 2006 à Zoeterwoude par des agents de surveillance. " (Conclusie uitleveringszaak Bahar Kimyongür d.d. 13 juni 2006)

(2) op. cit.

(3) source

notes :
Jugement du tribunal correctionnel de Bruges
http://leclea.be/images/vonnis%20Erdal%20OM%206%2003%2006.pdf

Liste des organisations reconnues comme terroristes par l'Union européenne
http://europa.eu.int/eur-lex/lex/LexUriServ/site/en/oj/2005/l_340/l_34020051223en00640066.pdf



lundi, juin 26, 2006

Sait Köse (MR) récompensé pour son lobbying négationniste

Je vous avais déjà parlé de Murat Denizli, ce candidat socialiste (PS) à Schaerbeek et sympathisant d'extrême droite (MHP) en Turquie. Aujourd'hui, par souci de pluralisme, j'aimerais vous parler d'un cas inverse : Mahir Pala est Président de l'Association de la Pensée d'Atatürk en Belgique (APAB ou BADD en turc). Farouchement opposé à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, ce militant kémaliste de Isçi Partisi (Parti des travailleurs - extrême gauche nationaliste) se définit volontiers comme un camarade "communiste" opposé à "l'impérialisme américain", au "lobby arménien" et au "capitalisme".

Mais la véritable obsession qui occupe quotidiennement Mahir Pala et ses "BADD-boys", c'est "le prétendu génocide arménien". Invité sur les ondes de la Radio Pasa, le président Mahir Pala vient d'annoncer ses intentions de vote pour les prochaines communales d'octobre 2006. And the winner is... Sait Köse du FDF-MR (parti libéral de droite !). Explications : "Parce que Sait Köse a annulé son billet d'avion spécialement pour participer à notre contre-manifestation de l'année dernière pour défendre le drapeau turc. C'est d'ailleurs grâce à son lobbying que nous avons obtenu l'autorisation communale pour organiser cette manifestation. Il nous a vraiment beaucoup aidés. Par ailleurs, parce que Sait Köse milite durement au sein de son propre parti contre le prétendu génocide arménien. Par exemple, suite aux pressions de Sait Köse, la sénatrice Christine Defraigne (MR) a retiré de son site internet toutes les références à la question arménienne. Suite à tout ce travail, je compte voter pour Sait Köse pour les prochaines élections communales. Sur la liste du bourgmestre Bernard Clerfayt, je vais choisir uniquement Sait Köse. "

Quand on pense au grand écart effectué par la tête de liste socialiste Laurette Onkelinx lors de son passage à l'APAB, il y a de quoi s'interroger sur la campagne communautariste des socialistes. Un double discours permanent pour finalement entendre quelques jours plus tard le président de l'APAB annoncer sa préférence électorale pour un candidat MR sur la radio turque, quelle déception pour les négationnistes socialistes... Aucune reconnaissance, vraiment !



jeudi, juin 22, 2006

Balsat : « Nous ne demandons pas la démission du bourgmestre »

La Liste communale St Josse 2006 emmenée par le conseiller communal Thierry Balsat (ex-CDH) présentait ses quatre premiers candidats aux élections communales ce mercredi 21/06/2006 à la brasserie des amateurs de bière Gambrinus. « Nous sommes proches de l’électeur », ironise la tête de liste Balsat en accueillant sur ses genoux la tante « sexynaire » d’un ex-candidat CDH en 2000. A noter surtout l’absence sur cette liste indépendante de Rachid Zegzaoui (Parti Jeunes Musulmans) qui se retire « pour des raisons privées » et la présence en troisième position du conseiller communal M’Feddal Ez-Zammoury (ex-« écologiste musulman ») qui a longtemps entretenu la confusion sur son départ d’Ecolo. Valérie Hanselme (commerçante) et Henri Mpia (comptable) occupent respectivement la deuxième et la troisième places.

Réagissant aux scandales des logements communaux et des domiciles fictifs qui touchent dernièrement la commune de Saint-Josse, Thierry Balsat a expliqué « que ce n’est pas une faute d’obtenir un logement communal pour un échevin. La faute réside surtout dans la volonté d’outrepasser la législation et les règles. Nous prenons acte du petit pas de l’échevin Clerckx qui a remis une partie de ses attributions mais le collège n’aurait-il pas une responsabilité dans cette décision collective ? Nous ne demandons pas la démission du bourgmestre mais un geste fort du collège dans son ensemble. A propos des domiciles fictifs, tout le monde politique essaie de récupérer aujourd’hui, ce que tout Saint-Josse sait depuis des années. Même le CDH tente de récupérer ce sujet alors que ce parti a géré la commune pendant 30 ans en coalition avec le PS. Le citoyen a été ‘blousé’ et floué et il est tend de lui redonner confiance dans la politique. »

Condamnant fermement le bilan de la majorité PS-PRL-SP.A, Thierry Balsat lance un appel à une « majorité alternative au PS ». « Si Ecolo reste clair et n’entame pas des négociations avec la liste Demannez, on peut envisager quelque chose… », précise Balsat qui rêve tout haut de mettre le PS de Jean Demannez dans l'opposition. « Actuellement, nous nous sentons plus proche du CDH que d’Ecolo », tempère M’Feddal Ez-Zammoury dont l’ex-parti réclame déjà le siège de conseiller « conformément à l’accord qu’il a signé avec Ecolo ».

dimanche, juin 18, 2006

Onkelinx et Ahmadinejad contre la pénalisation du négationnisme

Répondant à de nombreuses interpellations du public lors de son passage à l’association de la Pensée d’Atatürk en Belgique (APAB-BADD) ce samedi 17 juin 2006, la ministre de la Justice et tête de liste PS pour les élections communales à Schaerbeek a clairement entamé un virage vers le négationnisme au sujet du génocide arménien.

Hésitant à plusieurs reprises à évoquer le terme génocide face à un auditoire essentiellement turc, Laurette Onkelinx a insisté à deux reprises sur le fait que « c’est le MR et le FDF qui ont proposé au Parlement qu’on vote une loi qui reconnaîtrait le génocide arménien et condamnerait ceux qui ne le reconnaîtraient pas. Je m’y suis opposé ! Pourquoi ? Parce que ce n’est pas au politique d’écrire l’histoire mais aux historiens. Par ailleurs, plus aucun témoin vivant de l’événement n’existe et aucun tribunal international ne s’est prononcé sur ce sujet, j’ai donc empêché cette loi et je m’en suis expliquée à ce moment. Je ne suis pas d’accord avec cette loi qui impose la reconnaissance du génocide arménien et condamne ceux qui ne pensent pas la même chose », a déclaré Laurette Onkelinx accompagné du Secrétaire d’Etat bruxellois Emir Kir (PS). « Ce qu’a proposé le Premier ministre turc, c’est un travail avec les Arméniens dans le cadre d’une commission mixte pour pouvoir examiner ce sujet de manière indépendante et objective », a précisé Laurette Onkelinx reprenant ainsi l’argumentaire d’Emir Kir (1) datant de 2004 sur le même sujet.

« Je suis d’accord avec un sage à la mosquée de la rue Masui [à Schaerbeek] qui disait qu’il ne faut plus débattre en politique sur ces questions si on veut une réelle cohabitation entre les Turcs et les Arméniens de ce pays. La grosse différence sur cette question est que certains pensent qu’il y a eu génocide et d’autres pas. C’est le MR et le FDF qui veulent faire condamner ceux qui pensent qu’il n’y a pas eu génocide », a insisté la ministre de la Justice. Répondant à la remarque de Laurette Onkelinx, un participant a remis une copie de la résolution de 1998 du sénateur Mahoux faisant reconnaître par le Sénat belge le génocide arménien et indique par la même occasion à la ministre que ce sont bien les socialistes qui ont porté ce sujet dans l’arène politique. Un autre participant a interpellé Laurette Onkelinx sur la position totalement contraire du PS français sur le même sujet. « Ecoutez, je parle de la Belgique ! », esquive Laurette Onkelinx mais son interlocuteur lui rappelle que « vous siégez ensemble au Parlement européen ! »


Venant à la rescousse de sa tête de liste, une militante socialiste « ni turque ni arménienne » a appelé au calme en expliquant que « quand je vois mon ami allemand, je ne pense pas directement à Auschwitz. Le jeune de 20 ans n’est pas responsable de ce qu’ont fait auparavant ces ancêtres… ». La remarque a rapidement provoqué la colère de certains membres de l’auditoire : « C’est dangereux de nous comparer à ce qu’ont fait les Allemands ! ».


A noter que les deux socialistes (Onkelinx et Kir) utilisent à propos du génocide arménien le même argumentaire que celui utilisé par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad [ou le dirigeant FN Bruno Gollnisch (2)] à propos du génocide juif. En visite officielle à Shanghai, le président Ahmadinejad a déclaré à propos de l’holocauste qu’ « une enquête menée par des parties impartiales et indépendantes est nécessaire pour les événements historiques. (…) En avril, M. Ahmadinejad avait déjà estimé qu'il y avait « un sérieux doute » sur l'existence de l'holocauste. » (3)


Mehmet Koksal

(1) Dans une interview, accordée au journaliste Karim Fadoul, parue dans la Dernière Heure du 30/11/2004, Emir Kir (PS) répond qu'il appartient « à chaque état à assumer son passé et à faire la lumière sur cette page tragique de son histoire. Et ce sont aux historiens, sous l'égide d'une commission indépendante, à faire la lumière sur cette question.»

(2) Bruno Gollnisch a déclaré le 12 octobre 2004 sur LCI à propos de la contestation de l'existence et de l'utilisation des chambres à gaz par les nazis que « Ces questions devraient relever du débat entre historiens », et qu’ « il appartient aux historiens de se déterminer ».


(3) Dépêche AFP

Onkelinx sacrifie Bahar Kimyongür

En pleine campagne électorale à Schaerbeek, la tête de liste PS et ministre de la Justice Laurette Onkelinx, était sortie ce samedi 17 juin 2006 à la pêche aux voix turques à l’APAB-BADD (Association de la Pensée d’Atatürk en Belgique). Face à une salle très prolixe, la ministre de la Justice a dû s’expliquer sur le cas du détenu belge et militant du DHKP-C Bahar Kimyongür.

C’est la femme de ce dernier, Deniz Demirkapi (photo), qui a publiquement interpellé la ministre de la Justice : « Mon mari est belge et socialiste. Il est aujourd’hui incarcéré en Hollande et risque d’être extradé vers un pays tiers justement parce qu’il a défendu ses idées socialistes. Il peut évidemment y avoir des différences d’interprétation sur le combat socialiste mais c’est un autre sujet. J’ai essayé de vous rencontrer à plusieurs reprises mais à chaque fois j’ai accusé un refus aussi bien de vous que de votre cabinet. Je m’excuse donc de vous interpeller en public avec cette question mais je suis obligée de le faire. Que comptez-vous entreprendre pour empêcher que mon mari soit remis entre les mains des personnes qu’il critique ? »


Laurette Onkelinx
: « Sur cette question, je suis obligé de vous répondre non pas comme socialiste mais comme ministre de la Justice. Le tribunal de Bruges a condamné le DHKP-C comme une organisation terroriste ! L’affaire est en cours d’appel et la Cour d’appel se réunira le 11 septembre prochain. Il existe plusieurs différences entre les cas Fehriye Erdal et Bahar Kimyongür. Madame Erdal a été condamnée directement avec une arrestation immédiate. Comme vous le savez, elle s’est enfuie. On fait et on fera tout ce qui est en notre pouvoir pour pouvoir la retrouver afin qu’elle puisse effectivement purger sa peine de prison. Dans le cas de Monsieur Kimyongür, il n’a pas été demandé d’arrestation immédiate. Il a choisi de se rendre en Hollande, permettez-moi de noter que personne ne l’a obligé ! Il y avait un mandat d’arrêt international à son égard. Les autorités des Pays-Bas analysent actuellement le dossier. Même si c’est effectivement un ressortissant belge, ce qui est une autre différence avec Erdal, nous n’avons pas à nous immiscer dans une procédure d’extradition qui concerne la Turquie et les Pays-Bas. »

Commentaire de Deniz Demirkapi ( épouse de Bahar Kimyongür) après la conférence : « En 2003, cette dame [Laurette Onkelinx] nous avait défendu à la Chambre face au député libéral François-Xavier De Donnéa. De plus, elle nous expliquait en même temps que nous pouvions tranquillement continuer à travailler étant donné que nos activités étaient couvertes par des droits consacrés par la Constitution belge, notamment les libertés d'expression et de réunion. C’est vraiment scandaleux d’entendre aujourd’hui ce double discours ! Juste après la conférence, j’ai quand même été la retrouver sur scène pour avoir plus d’explications. Laurette Onkelinx m’interpelle en disant : « Soyons honnêtes madame ! Pourquoi votre mari se rendait en Hollande ? ». J’ai répondu tout naturellement que c’était pour un concert culturel. Elle a répliqué : « C’est faux ! Il voulait s’enfuir, hein ! » C’est vraiment ridicule, pourquoi il s’enfuirait alors qu’il doit se défendre en appel ? Bahar aurait pris la fuite sans moi ? Et franchement, il aurait pu trouver un meilleur endroit que la Hollande, non ? [sourire] La déclaration de Laurette Onkelinx est très importante car en me fournissant des explications sur le départ de Bahar, la ministre avoue par la même occasion la participation de la Belgique dans l’arrestation de mon mari !

Depuis quand votre mari est en détention préventive ?
Bahar a été arrêté le 28 avril dernier aux Pays-Bas suite à un mandat d’arrêt international émanant de la Turquie dont il n’avait pas eu connaissance. La Belgique avait évidemment pris connaissance de ce mandat. S’il avait su, Bahar ne serait jamais sorti du territoire belge afin de suivre son procès en appel. D’ailleurs le procès-verbal de son arrestation en Hollande pourra nous fournir des éléments intéressants à propos de la complicité des services belges. Il paraît que le sénateur Ecolo Josy Dubié a pu mettre la main sur ce PV et qu’il compte interpeller la ministre ce jeudi au Parlement. Je suis curieux de voir les explications à ce sujet…

Qu’en est-il de la situation en Hollande ?
La prochaine comparution est prévue pour le 4 juillet prochain. Le juge hollandais nous a laissé une très mauvaise impression lors de la première comparution du 13 juin dernier. Le juge a demandé des compléments d’information à Ankara à propos de l’organisation DHKP-C et rien sur Bahar. Il compte demander à Ankara la garantie d’une prison de sécurité et la tenue d’un procès équitable pour mon mari. Le juge hollandais a également demandé à la Belgique une copie du jugement de Bruges. Il veut accélérer les choses et aurait déclaré ‘il ne faut pas traîner’. Le procureur hollandais n’a également posé que des questions relatives à l’organisation. Cela nous laisse une mauvaise impression…

Que reproche la Turquie à Bahar Kimyongür ?
Premièrement le fait d’avoir protesté en novembre 2000 au Parlement européen contre la venue d’Ismail Cem, le ministre turc des Affaires étrangères de l’époque. J’avais également participé à cette protestation. Deuxièmement, le fait que Bahar avait entamé une grève de la faim en solidarité avec un prisonnier politique [Ilhan Yelkovan du DHKP-C] en Allemagne. Enfin, troisièmement, le fait d’avoir assisté au procès de Fehriye Erdal en Belgique. Bahar n’était pas encore co-inculpé à l’époque et en réalité nous y étions nombreux. Voilà en résumé sur quoi se base la demande d’extradition de la Turquie à l’égard de mon mari.

Entamer une grève de la faim, est-ce un délit ?
Apparemment oui.

Propos recueillis par Mehmet Koksal

jeudi, juin 15, 2006

Saint-Josse, son bourgmestre, ses échevins et son (ex-)journaliste

Réagissant sur le scandale des logements communaux et des domiciles fictifs qui n'en finit pas de faire des vagues depuis deux semaines dans la petite commune de Saint-Josse, la tête de liste du CDH local Eric Jassin n'y a pas été par quatre chemins ce jeudi pour condamner le clientélisme de la majorité communale PS-PRL-SP.A à l'occasion d'une conférence de présentation de la liste CDH St Josse pour les communales du 8 octobre 2006.

Visant directement le bourgmestre socialiste Jean Demannez, la tête de liste CDH a déclaré : "C'est le premier magistrat de la commune. Il a juré fidélité au roi, respect à la Constitution et aux lois du peuple belge entre les mains de Madame la Gouverneure de Bruxelles. Il ne peut tout simplement pas coutourner la loi. Il doit la respecter ou se démettre... s'il maintient ses propos !". "Les procédures d'attribution des logements sont mal faites, je me fous de les contourner !", avait déclaré le maïeur "ulcéré" au quotidien Le Soir[1]. Suite à ce commentaire, Olivier Mouton, le chef des pages bruxelloises, n'avait pas hésité à demander sa démission dès le lendemain, titrant son billet "Un bourgmestre qui « contourne » doit s'en aller"[2].

Critiquant aussi les "sorties politiciennes d'Ecolo et en particulier de M. Ahmed Mouhssin", Eric Jassin (ex-tête de liste Ecolo en 1994) déclare qu'il "n'a pas reçu le soutien d'Ecolo quand il dénonçait les attributions de logement à des échevins de la commune. Je n'ai jamais entendu M. Mouhssin dénoncer les irrégularités dans l'attribution des logements communaux. Par contre, j'ai dénoncé ce fait il y a 3 ou 4 mois mais je n'ai pas été soutenu. Les échevins Mohammed Jabour (PS) et Dorah Ilunga (PS) occupent actuellement des logements gérés par la commune, ce qui est contraire à l'ordonnance régionale de janvier 2006 qui stipule qu'on ne peut pas attribuer un tel logement à un membre d'une assemblée exécutive", ajoute le conseiller communal humaniste.

Un journaliste conteste cette version des faits et rappelle qu'Ecolo a bel et bien soulevé la question le 23 février 2005 lors du Conseil communal mais Eric Jassin ne s'en rappelle pas. Il y avait pourtant un public nombreux au conseil communal suivant du 30 mars 2005, et trois témoins non membres d'Ecolo confirment l'interpellation d'Ahmed Mouhssin et le silence de Jassin à propos des attributions de logements communaux, tant à des échevins qu'à l'attaché de presse du bourgmestre et à la mère d'une échevine. Un compte-rendu polémique en avait même été publié à l'époque sur le site du Parti Jeunes Musulmans[3], peu suspect de parti-pris pro-Ecolo.

La correspondante du Soir note quant à elle les deux noms des échevins-locataires (Jabour et Ilunga) et s'étonne du franc parler de l'élu CDH.

- AC Huwart : Je vous ai eu en ligne quelques temps auparavant et vous ne m'aviez jamais dit tout cela.
- Eric Jassin : Vous êtes de quel média ?
- AC Huwart : Le Soir
- Eric Jassin : Ah ! Ecoutez, en six ans le journal Le Soir n'a jamais écrit une seule ligne sur le CDH de Saint-Josse. Voilà que tout d'un coup on s'intéresse à nous...
- AC Huwart : Ce n'était pas moi qui couvrait la commune, je viens d'arriver sur Saint-Josse.
- Eric Jassin : Je ne remets nullement en cause votre professionnalisme, vous faites du bon boulot mais votre prédecesseur, Monsieur François Robert, qui habite aussi un logement fourni par la commune de Saint-Josse...
- AC Huwart : ... mais il va déménager...
- Eric Jassin : Ah ! C'est une grande nouvelle. François Robert va donc déménager, une très bonne information à publier, cela. Votre prédécesseur au Soir, Monsieur François Robert, est vraiment quelqu'un qui n'a aucune déontologie, aucune éthique. Je lui ai déjà dit cela en face d'ailleurs.

Après la démission du bourgmestre Jean Demannez, le CDH suggère-t-il également celle du journaliste de François Robert ?

A propos de domiciles fictifs des deux autres échevins socialistes de la commune (Charles Uyttendaele et Josée Vandenbemden), Eric Jassin précise que "si l'enquête devait confirmer les faux domiciles, la loi est claire et je n'ai même pas à exiger leurs démissions. Ils seront démis d'office" Au Moniteur Belge, on peut constater que le domicile communiqué par l'actuel échevin Charles Uyttendaele en date du 18 février 2001 (soit après les dernières élections d'octobre 2000) lors de la fondation de l'asbl E.V.O. était bien encore rue Ortélius 32 à 1000 Bruxelles. Trop honnête de donner sa vraie adresse ou victime d'une amnésie passagère ?

Le Soir et La Dernière Heure rapportent de leur côté que le président régional du MR Jacques Simonet vérifie si son échevin libéral Geoffroy Clerckx a bien protesté contre ses attributions clientélistes. L'échevin Clerckx "m'a assuré s'être opposé en collège à ces attributions, commente Jacques Simonet, président du groupe MR au parlement bruxellois. S'il parvient à me montrer les documents prouvant ces déclarations, tout va bien. Sinon, il devra porter plainte par rapport à la tenue des registres ou démissionner." [4]

Le 3 avril 2005 pourtant, à la question "Vous admettez tout de même que privilégier les employés communaux est contraire à l’ordonnance régionale ?", l'échevin PRL et chef de file local du MR Geoffroy Clerckx avait répondu au journal parlé régional de Vivacité "Oui, dans ce cas là, je dirais qu’on l’a fait consciemment en disant : « Voilà, on prend nos responsabilités »... donc çà, il n’y a pas de problème, on est prêt à en discuter avec les autorités régionales s’il échet."

Deux membres sur huit du collège ten-noodois à ne pas encore avoir été mis en cause à ce jour sont Jules Spooren (SP.A) et Nezahat Namli (PS, ex-PRL), mais ne devront-ils pas assumer la responsabilité collective des attributions partisanes de logements communaux puisque, selon l'expression du bourgmestre, "le collège a discutaillé pour savoir à qui nous allions attribuer un logement" [5].

Mehmet Koksal

[1] Anne-Cécile Huwart, "Roger Leclère quitte le PS local", Le Soir 07/06/2006
[2] Olivier Mouton, "Un bourgmestre qui « contourne » doit s'en aller", Le Soir 08/06/2006
[3] A. Bastin et R. Zegazoui, "Saint-Josse, une commune dans le brouillard", 06/04/2005 http://www.mvjm.be/dossiers/INTEGRATION-JUSTICE-SOCIALE/stjosse_commune_brouillard.html
[4] Anne-Cécile Huwart, " Jacques Simonet prêt à lâcher l'échevin MR", Le Soir du 15/06/2006
[5] Bastin et Zegzaoui, op. cit.

vendredi, juin 09, 2006

Le chicon et Kebir Bencheikh

Kébir Bencheick, ex-membre de l'Exécutif des musulmans de Belgique et candidat "humaniste" (ex-parti social-chrétien) à Evere devait-il vraiment brandir ce chicon lors de la présentation des candidats CDH hier à la Tentation ? Mais ouais hein, c'est qu'il essaye de bien s'intégrer le vieux Bencheikh. Oui mais il reste encore à voir s'il pourra expliquer clairement le débat sur la menace de l''andive belge à Evere sans user du sophisme qu'il dénonce dans sa carte blanche bidon publiée par le mensuel Eurotürk. Il paraît que "quelqu'un l'a aidé" à rédiger cet article. Tant mieux...

Il semble en tout cas que les locomotives actuelles du CDH à Bruxelles sont ses candidats allochtones. Les bronzés du parti dépassent de loin, par leur éloquence, leur présentation et leur présence sur le terrain, les vieux crocodiles ex-PSC à l'allure faussement "cool" et au discours hyper-barbant. Un pull Lacoste sur les épaules et le faux sourire intéressé ne suffisent plus pour attirer le vote allochtone...

mardi, juin 06, 2006

Un loup gris d’extrême droite turque sur la liste Onkelinx à Schaerbeek

Murat Denizli, 34e candidat socialiste sur la liste PS à Schaerbeek, patron de snack, ex-Président et administrateur délégué de l’Association culturelle turque à Schaerbeek qui regroupe les sympathisants du Parti d’action nationaliste (MHP, parti d’extrême droite turque) est un camarade quelque peu atypique. Séduit un moment par le discours en faveur de l’adhésion de la Turquie au sein de l’Union européenne de l’ex-président des libéraux Louis Michel, Murat Denizli décide de prendre sa carte de membre au PRL en même temps que Sevket Temiz, l’ex-conseiller communal MR à Schaerbeek récemment transféré sur la liste PS à Bruxelles-Ville. Patron de snack et ex-dirigeant d’une association réputée proche des loups gris turcs, les militants néo-fascistes turcs, Murat Denizli cultive le choc des idéologies, avec une certaine dose de naïveté, en voulant marier son combat culturel et social à sa passion nationaliste turque. L’homme n’a pourtant rien du prototype d’un néofasciste à la moustache crochue et la langue fourchue. Son domaine, c’est plutôt le niveau local associatif à Schaerbeek avec deux projets qui lui tiennent à cœur : la création d’une association des parents d’élèves et la mise sur pied d’une association des jeunes turcophones pour y inclure les Bulgares turcophones de plus en plus présent sur le territoire de la Cité des ânes.

Avant de pouvoir s’y consacrer, Murat Denizli doit d’abord affronter les pressions de plusieurs courants.
lire la suite sur : http://www.minorites.org/article.php?IDA=16532

Sfia Bouarfa s'intéresse à Bahar Kimyongür

De passage au Conseil communal de Schaerbeek, Sfia Bouarfa (sénatrice et conseillère communale PS) me demande si j'ai des nouvelles de Bahar Kimyongür, le militant DHKP-C emprisonné aux Pays-Bas et qui risque son extradition vers la Turquie. "Pierre Galand, Jean Cornil et moi-même comptons interpeller à ce sujet au Sénat en espérant demander son extradition vers la Belgique", m'explique Sfia Bouarfa-Bozkurt (dont le mari est un chef cuisinier turc qui m'avait un jour confessé sa sympathie pour le parti d'extrême droite turque MHP) . "Laurette a peur de faire quelque chose dans ce dossier. Elle n'ose pas demander l'extradition de Bahar par peur de perdre les voix turques lors des prochaines élections communales", avoue la militante socialiste schaerbeekoise connue pour son franc parler... dans les coulisses. Reste à savoir si Sfia osera vraiment évoquer ce sujet au Sénat en défiant sa propre tête de liste aux communales de Schaerbeek. Ai-je des raisons de douter des convictions politiques de madame Bouarfa ?

Pour info : Le Vif qui massacre le PS version Di Rupo

jeudi, juin 01, 2006

Schaerbeek mérite mieux !


La scène se passe au sein de l'Hôtel de Ville de Bruxelles sur la Grand Place. L'association flamande Turkseunie présente le programme de ces "journées turques" qui auront lieu du 9 au 11 juin prochain. Dans le public, on compte une grosse partie des candidats d'origine turque pour les prochaines échéances communales. Parmi les figures historiques, Halis Kökten (CDH) sort de sa poche sa nouvelle carte de visite sur laquelle figure son nouveau slogan : "Schaerbeek mérite mieux!". Réaction de Sait Köse (FDF) : "Je suis d'accord, Schaerbeek mérite mieux que ça !" (il montre la photo de Halis sur la carte de visite). Denis Grimberghs aurait déjà fait remarquer la confusion mais Halis Kökten se défend : "Si le slogan figurait au-dessus de ma tête, ok, mais là c'est en dessous donc on ne risque pas de se tromper."