mardi, septembre 04, 2007

Kots à louer mais pas pour les étrangers

Jaafar A. (23 ans), étudiant marocain à l'Université de Mons-Hainaut, m'a contacté via ce blog pour m'informer de sa situation que j'ai trouvée utile de relayer dans la presse locale. En bref, il devient de plus en plus difficile de louer un kot quand on est étudiant étranger en Belgique. Pourquoi ? Parce que les propriétaires indiquent clairement "pas de domiciliation" ou "pas les week-ends" pour le kot mis en location. "C’est une manière pudique d’écrire qu’on ne désire que des étudiants belges comme locataires. En effet, les étudiants belges n’ont pas de problème de domiciliation puisqu’ils vivent officiellement chez leurs parents et ils rentrent fréquemment à la maison les week-ends, ce qui n’est pas possible pour les étudiants étrangers", m'explique l'étudiant marocain.

Marie-Dominique Simonet (CDH), ministre de l'Enseignement supérieur, n'a pas attendu pour réagir à cette situation en estimant "
nécessaire de réformer la loi sur les baux en prévoyant un cadre juridique spécial pour les baux de courte durée". La ministre trouve par ailleurs que "cette pratique, qui ne touche malheureusement pas que les étudiants étrangers, est tout simplement inacceptable. Il convient de la dénoncer et, le cas échéant, de déposer une plainte en bonne et due forme auprès du Centre pour l’égalité des chances".

J'ai aussi interpellé Jaafar sur l'usage du statut d'étudiant par certaines personnes dans le seul but de pouvoir rester en Belgique. Pour lui, "c’est à la commune de faire le tri entre les étudiants sérieux et les personnes qui ne cherchent qu’un moyen de prolonger leur séjour en Belgique. Le but des étudiants étrangers est d’étudier, sinon ils n’ont rien à faire ici. Les universités aiment particulièrement les étudiants étrangers car elles encaissent des droits complémentaires imposés. En effet, les étudiants belges payent environ 400 euros d’inscription alors que les étudiants étrangers (hors UE) doivent, en plus de ce montant, payer des frais complémentaires d’environ 2.000 euros. Donc les « faux étudiants » qui ne font que des cotes de présence pour pouvoir rester en Belgique sont très rentables pour les finances universitaires. Il faut être logique et ne pas sanctionner à nouveau l’ensemble des individus d’une même nationalité sur base des comportements de certains », réplique l’étudiant marocain.