Flamands bruxellois : de futurs Turcs et Marocains ?
Le militant progressiste Jean Lievens vient de publier un intéressant billet dans De Morgen (01/09/2007) que je n'hésite pas à vous traduire en vitesse :
"Dans la discussion politique, qui traîne maintenant depuis déjà deux mois, je n'ai pas encore entendu beaucoup de choses au sujet de Bruxelles sans qu’on la fasse automatiquement suivre des mots Halle-Vilvoorde. Mais que faire finalement des Flamands bruxellois ou de préférence les Bruxellois s’exprimant en langue néerlandaise ? Si le fameux arrondissement électoral est scindé, on ne pourra compter au maximum qu’un seul « Flamand » [de Bruxelles] au sein du Parlement fédéral (et dans le contexte actuel, il sera très probablement d’une couleur politique d’extrême droite). Si l'arrondissement avait été scindé à l’époque, des personnalités comme Bert Anciaux, Annemie Neyts, Jos Chabert et tant d'autres éminents politiciens flamands n’auraient pu accéder au Parlement qu’en se portant candidat sur les listes… francophones (ou en déménageant vers la Flandre). La scission de B-H-V aura donc pour conséquence que chaque Bruxellois néerlandophone ayant des ambitions politiques devra - tout comme les Turcs, les Marocains et les auters nouveaux Belges – s’affilier à un parti francophone. Depuis la fin des années ’60, la scission des partis politiques nationaux a commencé à Bruxelles (voir la scission des Rode Leeuwen du BSP en ’69) parce que les Flamands se sentaient discriminés par une majorité francophone. Aujourd’hui, les partis francophones bruxellois sont devenus de vrais partis multiculturels où il ne manque que des Flamands. L’une des exceptions est Ronny Buyens qui a été remercié du SP.A parce qu'il s'était présenté sur une liste PS lors des dernières élections communales. On peut déjà dire que son exemple sera rapidement suivi si la scission de l'arrondissement électoral devient effective. Les partis flamands à Bruxelles devront alors faire un choix : soit se racornir pour devenir des sectes non identifiés, soit rechercher de nouveaux liens avec les partis frères du côté francophone. La scission de B-H-V peut être un pas vers le retour des partis fédéraux avec Bruxelles comme laboratoire, l’autre scénario est « la francisation définitive » de Bruxelles".
J'ai aussi un autre nom en mémoire : Werner Daem à Jette, ex-président de la STIB, qui a rejoint le PS de Merry Hermanus en quittant le SP.A.
J'aime bien l'analyse de Jean Lievens mis à part le passage sur les nouveaux Belges car cela donne l'impression : "attention, les Flamands de Bruxelles vont devenir des Turcs et des Marocains" à cause de la scission de B-H-V. Il corrige néanmoins le tir en évoquant la possibilité de revenir à des partis fédéraux. Pourquoi n'y avons-nous jamais pensé dans une Belgique fédérale ? Quant au "verfransing" de Brüksel, vu le retard d'intégration linguistique de certaines communautés, les Flamands peuvent se rassurer...
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