mercredi, mai 30, 2007

Schaerbeek : Mini-résistance contre la fusion de deux écoles

Ce mardi (29/05/07), j'ai été suivre les débats au Conseil communal de Schaerbeek. La séance a débuté avec une longue interpellation des habitants à propos d'une déchetterie communale (rue Waehlem) . Ensuite, la majorité s'est partagée les mandats rémunérés dans les intercommunales : Sibelgaz pour Frédéric Nimal, Sadik Köksal, Jean-Marie Charels et Mohammed El Khattabi; CHU Brugmann pour Filiz Güles, Fabienne De Dyn, Angelina Chan, Colienne Lejeune de Schiervel, Dominique Decoux et Luc Denys qui représentera également la commune au sein de l'Agence Schaerbeekoise Immobilière Sociale (ASIS). L'opposition ne disposera que des postes de "délégués observateurs" au sein du Foyer Schaerbeekois (Walter Vermander et Karima Ouriaghli).

Pas de grand débat passionnant lors de cette séance où j'ai surtout noté que le Conseil communal a approuvé à l'unanimité le budget 2007 du CPAS (90.620.993 euros) et remis 3 avis favorables, en matière de culte, pour 3 églises (recettes totales : 267.591,90 euros).

La principale affaire polémique du moment qui occupe Schaerbeek est la fusion des écoles 2 et 12 qui partagent le même bloc de maisons ainsi qu'une cour commune. L'échevin de l'Instruction publique, Georges Verzin (MR), parle de "redéploiement stratégique", pour paraphrasant une certaine "consolidation stratégique" d'un ex-ministre socialiste, afin de faire passer cette fusion. L'échevin libéral fonde son projet sur un "Libre blanc" approuvé par son prédécesseur... socialiste Mohammed Lahlali. "Il s'agit d'une fusion par absorption où le directeur de l'école 12 gardera son poste à l'école 1 en remplacement de Monsieur Delstanches qui deviendra mon directeur de cabinet. J'entends maintenir le dialogue social et même le développer. Il y a certes eu quelques problèmes de température car mon timing ne me permettait pas de précéder les rumeurs. Je vous assure qu'il n'y aura aucune perte d'emploi, chacun garde son poste et son local et je m'engage à informer les parents plus rapidement. Cette fusion est la dernière opération de véhiculation dans le réseau éducatif communal", me déclare Georges Verzin.

L'ex-échevin de l'Instruction, Mohammed Lahlali (PS), s'oppose fermement à cette fusion et réfute l'argumentaire de son successeur : "C'est vrai, le Livre blanc contenait l'idée d'une fusion mais il s'agissait de recaser l'école de la Vallée et pas de fusionner ces deux écoles. De plus, suite à ma concertation avec les acteurs de terrain, j'avais abandonné cette idée et vous aviez approuvé l'accord au collège. Vous évoquez un apport en cours de musique alors que ces cours ne font pas partie des cours subsidiés par les autorités. Il y a donc bel et bien des pertes.". Le mandataire socialiste m'expliquera plus tard que "la stratégie de Verzin consiste à jouer un jeu de chaises musicales pour, finalement, se refaire une crédibilité aux yeux du corps enseignant en engageant dans son cabinet l'excellent pédagogue Christian Delstanches. Franchement, je ne vois pas la nécessité de fusionner ces deux écoles et si j'étais à sa place, j'aurai garder la même structure sans rien changer".

Lors de la séance publique, Mohamed El Arnouki (CDH, ex-Ecolo) critiquera aussi sévèrement la méthode utilisée par Georges Verzin (MR) dans ce projet qui démontre dans le chef de l'échevin libéral "un mépris de toute concertation sociale, comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, vous vous êtes compliqué la tâche en montrant un grand manque de respect pour les enseignants et l’ensemble des équipes éducatives". Le conseiller centriste y voit également la trace d'une "gestion diligente et gestion précipitée, précipitation justifiée par le seul fait de récupérer via un petit jeu de chaise musicale, un Directeur d’Etablissement pour qu’il devienne votre chef de cabinet dont la compétence n’est plus à démontrer". Interrogé sur le dossier, Mohammed El Arnouki me précisera qu'"en réalité le projet est bon mais c'est surtout la forme utilisée par Verzin que nous critiquons".

Dans un communiqué de presse, Michel Thomas de la CGSP-Enseignement "regrette la volonté du Pouvoir organisateur de réduire l’offre d’enseignement dans le bas de Schaerbeek. L’existence de deux petits établissements en discrimination positive – dont la population est en hausse par rapport à septembre 2006– permet d’offrir un enseignement de proximité adapté à ses utilisateurs souvent issus de milieux défavorisés. Cette taille humaine constitue une spécificité précieuse dans le réseau communal schaerbeekois caractérisé par les grands établissements" en se demande si l'échevin de l'Instruction ne sera pas en train de mettre en place une "pure opération de rationalisation aveugle".