Regard africain sur l'affaire Mampaka
Revenant sur la réhabilitation de Bertin Mampaka suite aux scandales de corruption qui avaient touché ce mandataire du parti centriste à Bruxelles-Ville, le bimestriel Demain Le Kasaï dresse un portrait élogieux de l'élu belge qui "ne renie pas, pour autant, ses origines congolaises et kasaïennes".
"Bientôt âgé de cinquante ans, Bertin Mampaka a eu, somme toute, un parcours politique qui étonne autant que ses talents. C'est en 1990 que commence sa carrière politique. Il est vice-président du PDSC (Zaïre) avant d'en être éjecté pour double nationalité. En 1994, il s'investit dans la politique belge en prenant sa carte de membre au PS qu'il quittera pour le CdH où il assumera les fonctions de secrétaire national chargé des relations extérieures. Il devient conseillier communal à Bruxelles-Ville en 2000 et quatre ans plus tard, il est élu député bruxellois avec 3.700 voix et désigné adjoint au bourgmestre de Bruxelles-Ville en charge des sports, de la régie foncière et de la propreté."
"Bertin Mampaka rejoint le Conseil échevinal de la Ville de Bruxelles après la décision de justice de classer sans suite l'Affaire qui l'opposait au MR Geoffrey Coomans de Brachène et à l'ex-Ecolo Henri Simons. Mais l'inquiétude de la communauté africaine qui l'avait soutenu durant cette épreuve reste perceptible", note François Kay, rédacteur-en-chef de Demain Le Kasaï qui se demande si "on s'imagine à quel point ce devait être dur et humiliant pour lui qui, paradoxalement, a subi les attaques aux relents racistes et le harcèlement des campagnes de presse mensongères, de faire preuve de retenue et modération". On apprend aussi dans ce portrait fort partisan que "pour le salir, le quotidien Le Soir du 5 octobre 2006 avait laissé croire à son soutien à des candidats aux élections présidentielles ; ce dont il s'était défendu".
Pourtant, à la lecture du Pan, on découvre que Bertin Mampaka avait même été jusqu'à Paris pour soutenir la campagne de Jean-Pierre Bemba "s’en prenant au passage à Louis Michel, diabolisé et présenté comme un décidément mauvais bougre adorateur de Joseph Kabila. Cela expliquerait-t-il pourquoi un conseiller libéral de l’opposition bruxelloise s’acharne sur son excellence… le Mugabe des piscines, stades et subsides de la ville ?", s'interroge le journal satirique.
Dans un entretien publié sur le site du même bimestriel Demain Le Kasaï, Bertin Mampaka déclare que "par la grâce de Dieu, mon mandat d’échevin dure encore six ans et j’ai cinquante ans. Et la pension c’est soixante ans. Il y en a qui le sont à cinquante-cinq ans. Ma carrière, je ne la fais pas ailleurs, mais à Bruxelles, en Belgique où je reste. J’espère pouvoir la terminer ici. Je l’espère au mieux pour moi, si Dieu me donne la chance d’arriver jusqu’à soixante ans, la santé et les moyens de faire la politique. Cela étant, quand aurai-je le temps d’aller faire la politique au Congo ? Pour gagner quoi et combien ? Je ne veux pas être méchant à l’endroit de mes collègues congolais qui ont le courage de travailler dans le gouvernement et au parlement parce qu’ils travaillent dans des conditions difficiles. Mais néanmoins, leur situation n’est pas très enviable par rapport à la mienne. Donc, je ne vois pas ce qui m’attirerait d’aller travailler dans ces conditions là, au Congo. Je les encourage. Ils font un travail remarquable, ils défendent leur pays. Qu’est-ce que vous laissez entendre par là ? La Belgique m’a fait l’honneur d’être Belge. Je dois servir la Belgique. Et je sers la Belgique d’abord. Et dans cette Belgique, il y a de Belges blancs, des Belges noirs, marocains... Je les sers tous, de la même manière. Je suis un citoyen loyal vis-à-vis de ma Belgique. Je ne peux pas être député en Belgique et ministre au Congo, même pas pdg".
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