Saint-Gilles : la guerre des sous-équipes
La liste LB de Charles Picqué, futur bourgmestre empêché saint-gillois jusqu'en 2012, a présenté ses 35 candidats pour le scrutin communal du 8 octobre 2006. "Même en cas de majorité absolue, nous privilégierons une alliance avec un partenaire en fonction des rapports de force. Notre priorité sera de trouver un accord avec le MR mais tout dépendra de l'appetit du futur partenaire car je n'exclus rien", annonce Charles Picqué lors de la conférence de presse de vendredi dernier.
Mais la vraie campagne communale à Saint-Gilles tourne actuellement autour du 27e candidat Ali Yousfi (PS), le médiateur social de la commune. C'est suite à la publication de ce tract que vous ne verrez plus mais que j'ai déniché en exclusivité pour vous, que les colères internes et externes se sont déchaînées sur la commune des coupeurs de chou. Ce qui semble poser problème : la mention de sa fonction "Service communal de médiation sociale" avec ses coordonnées professionnelles.
La réaction de l'opposition ne s'est pas faite attendre : "La présence de M. Ali Yousfi (27ème place) sur la Liste du Bourgmestre est, pour Vincent Henderick chef de file du CDH de Saint-Gilles, tout bonnement inacceptable. Employé par la commune, M. Yousfi y exerce les fonctions importantes de « médiateur social communal ». Comme il le souligne dans les tracts qu'il distribue à grande échelle, il a dans ses fonctions de « médiateur social communal » mené 13.000 entretiens et instruit 2.500 dossiers. Le CDH de Saint-Gilles estime que la fonction de « médiateur social communal » est à ce point importante qu'elle suppose une parfaite neutralité du personnel chargé d'assurer cette mission. Pour Vincent Henderick, quelles que furent les qualités et compétences de M. Yousfi, celui-ci est désormais disqualifié pour poursuivre les fonctions communales qui sont les siennes", estime le CDH de Saint-Gilles dans un communiqué de presse datant du 5 septembre dernier.
Des arguments que balaye d'une main le principal concerné : "J'ai contacté mon conseil et mon syndicat. Ils me précisent que je peux continuer à travailler jusqu'à la veille des élections. Par ailleurs, j'ai exercé ma fonction en toute objectivité et dans le respect des circulaires. Je n'ai pas été nommé par le Conseil communal et je n'ai donc pas de mandat communal. Je suis un simple agent communal. De plus, je ne suis pas une exception car on retrouve des agents communaux dans la plupart des listes et tout parti confondu. Je trouve l'attaque de Monsieur Henderick assez petite, c'est un coup bas, car il aurait pu m'attaquer sur mes projets politiques ou sur mon bilan qui est quand même assez important. J'ai sacrifié mes vacances annuelles pour pouvoir les consacrer pour la campagne électorale. J'ai donc effectivement pris congé le 6 septembre mais je n'ai jamais fait campagne pendant mes heures de bureau. J'ai fait preuve d'une extrême prudence en la matière donc je m'étonne d'être attaqué sur ce sujet. C'est à mon sens une sortie totalement injustifiée car je suis un médiateur social communal et non un médiateur social version ombudsman", rétorque Ali Yousfi mis sous forte pression durant cette campagne.
Vincent Henderick "ne lui reproche rien" bien qu'il indique que le congé du médiateur social débute curieusement juste après la publication de son communiqué de presse. "Les fonctionnaires communaux peuvent naturellement se présenter aux élections mais je trouve que, vu la fonction qu'il exerce, il n'est plus qualifié à continuer son travail dans la neutralité nécessaire. Par ailleurs, le fait d'avoir utilisé sa fonction durant la campagne risque de jeter la suspicion sur son successeur. On pourrait considérer qu'il s'agit simplement d'un tremplin pour se lancer en politique."
Un mauvais tremplin alors qui a du mal à rebondir puisqu'Ali Yousfi est membre du PS depuis 1996 et, malgré trois candidatures, il a dû patienter 10 ans pour se retrouver sur une simple liste communale et encore... repêché en troisième sess'. A Saint-Gilles, c'est un problème historique, les camarades socialistes sont chroniquement très peu perméables aux candidatures d'origine maghrébine.
Si l'attaque de l'opposition fait encore sourire Ali Yousfi, celles de ses camarades socialistes le glace en pleine campagne. On lui reproche une campagne individuelle ? Ali répond par le syllogisme : "Je fais une campagne individuelle car je suis un individu". On regrette qu'il ne travaille pas en équipe ? "Je fais campagne pour l'équipe PS et pas pour des sous-équipes. Je refuse d'être dans des sous-équipes", précise-t-il sans détailler les sous-équipes de la liste LB.
Mais tout observateur attentif notera facilement l'une des plus visibles sous-équipes en contemplant l'affiche commune de Picqué-Wille-Marcus-Spinette-Nekhoul placardée dans toute la commune. Une sous-équipe qui compte quand même un bourgmestre empêché... qui ne s'empêche d'ailleurs pas grand chose dans la gestion des affaires saint-gilloises. La vraie question des autres candidats pour l'après-scrutin : Comment faire pour intégrer cette sous-équipe ?
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