mardi, septembre 26, 2006

Etterbeek : Shafiul Islam... Vivant l'a tuer

Shafiul Islam ne sera finalement pas candidat aux élections communales du 8 octobre 2006 et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Cet ingénieur en informatique originaire du Bangladesh, commerçant dans le quartier de la Chasse à Etterbeek, avait pourtant tout préparé pour se présenter comme tête de liste du parti Vivant.

Après avoir récolté plus de 250 signatures pour parrainer sa liste et déniché en dernière minute deux colistiers pour respecter la parité, Shafiul Islam ne sait plus à quelle ... porte se présenter à l'administration communale et auprès de la Justice de Paix pour faire valider sa liste. Hors délai, sa candidature ne sera pas prise en compte. Mais, entre-temps, Shafiul a déjà distribué plus de 1.000 tracts à ses électeurs de son quartier et offert plusieurs tournées dans les cafés.

Aujourd'hui, meurtri par l'incompétence des coordinateurs de Vivant-Bruxelles, il ressent le besoin de fournir quelques explications sur sa non-candidature à Etterbeek : "En juin 2006, suite aux conseils de mon ami Rahman [ndlr :Rahman Syed Sazzadur, 18e candidat Vivant-VLD à Bruxelles-Ville], je prends contact avec Marilena Di Stasi du parti Vivant pour m'aider à présenter ma candidature à Etterbeek. J'avais choisi ce parti suite au conseil de mon ami et aussi parce que j'avais déjà travaillé comme informaticien chez Cisco Systems où j'avais côtoyé Roland Duchâtelet, Président de Vivant, un ami du patron de Cisco. Dès le premier instant, Marilena m'a dit que je ne devais rien faire et que le parti était enchanté de pouvoir compter sur ma candidature pour présenter une liste à Etterbeek. Puis, le 28 août, Marilena m'appelle pour me dire que je devais récolter au minimum 100 signatures avant le 8 ou 10 septembre, date du dépôt des listes. En trois jours, je récolte plus de 250 signatures. Stressée, Marilena me demande de faire la même chose pour elle à Ixelles et j'arrive également à lui récolter 60 signatures à travers mes connaissances. Par précaution, je demande à Marilena s'il faut encore faire quelque chose mais elle me répond que tout est bon. C'est alors que je commence à distribuer plus de 1.000 lettres à entête du parti Vivant dans le quartier pour me présenter aux électeurs. Je fais la tournée des cafés où j'offre plusieurs tournées générales. Puis, le 9 septembre, soit un jour avant la deadline, elle me demande de trouver d'autres candidats. De justesse, j'arrive à convaincre un ami et son épouse de se porter candidats sur ma liste. Enfin, le dernier jour, je me rends à la Justice de Paix d'Etterbeek pour déposer ma liste mais les portes sont fermées. Marilena m'apprend que je dois d'abord passer par la commune. Je me rends à l'administration mais visiblement je n'étais pas à la bonne porte (n°119 au lieu du n°115), je ne savais donc pas où déposer mes signatures. Après, les coordinateurs du parti n'ont plus répondu à mes appels téléphoniques. J'ai cherché à contacter le Président Roland Duchâtelet mais on me fournissait toujours des faux numéros de GSM. J'ai cherché son numéro partout : 1307, les pages blanches, internet,... impossible de le contacter. Puis, j'ai demandé son numéro au patron de Cisco Systems, au club de football Saint-Trond et au Business Club pour finalement tomber sur un répondeur automatique. M. Duchâtelet a eu la politesse de me rappeler et de s'excuser en précisant que la faute revenait surtout au coordinateur bruxellois de Vivant Jacques Idmtal. Enfin, Marilena a promis de m'envoyer une lettre officielle que je compte distribuer à mes électeurs où le parti expliquera que ce n'est pas de ma faute si je ne suis plus candidat."

Non seulement il n'est pas candidat mais en plus Shafiul Islam est obligé maintenant de refaire campagne pour expliquer les raisons de sa non-candidature. C'est en distribuant ses premiers tracts qu'il apprend que Vivant est principalement un parti flamand. "Oui, on m'a même demandé ce que je faisais dans ce parti. Peu importe pour moi, je suis d'abord anglophone et je veux surtout changer la manière de travailler de la commune d'Etterbeek", explique M. Islam qui annonce également son départ du parti. L'ex-chanteur bangladais arrivé en Belgique en 1993 tire sa principale motivation politique de ses problèmes rencontrés avec l'administration communale suite à l'achat de sa maison à Etterbeek. "Tous les commerçants étrangers du quartier ont des problèmes avec la commune. Le bourgmestre Vincent De Wolf essaye de faire croire à tout le monde qu'il est gentil mais en réalité il n'aime pas les étrangers", conclut ce candidat mort-Vivant qui devra patienter 6 ans avant de rebondir localement.