Anderlecht : Bastin (PJM) et Debry (Ecolo) se condamnent mutuellement
L'affichage électoral n'est pas une affaire à prendre à la légère. Entre les taxes communales qui sanctionnent la "folie du collage", l'accès limité aux panneaux grillagés et la concurrence électorale, il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. Exemple à Anderlecht où le Parti Jeunes Musulmans de Jean-François Bastin, alias Abdullah Abu Abdulaziz, rencontre toutes les peines du monde pour pouvoir s'afficher dans les règles.
"Laissez-moi d'abord vous expliquer le contexte. Durant la campagne pour les régionales de 2004, entre le PCP et le PJM, il y avait - à Anderlecht et à Molenbeek - une lutte à mort en matière d'affichage. Philippe Debry, l'échevin anderlechtois de la Propreté a laissé faire pour ensuite nous taxer sans que nous sachions à l'époque que c'était interdit. M. Debry nous a envoyé les taxes un mois après les élections régionales. Le contentieux est toujours en cours car j'ai fait valoir avec mon avocat une jurisprudence flamande qui stipule qu'on est responsable du contenu de l'affiche pas de son devenir. J'ai même été à plusieurs reprises convoqué par la police pour m'expliquer à ce sujet. Vu la mauvaise expérience en 2006, j'ai décidé de faire très attention à ce sujet car je sais qu'il est interdit de coller sauvagement. Un jour, je sors en rue et je découvre effectivement que mes affiches sont collées un peu partout mais j'ignore qui est l'auteur de cet affichage. Je vois en outre un photographe qui m'annonce qu'il est assermenté à la commune. Ce photographe arrache mes affiches mais curieusement pas celles des autres partis. J'étais surpris et très inquiet car il m'annonçait des sanctions financières. J'ai donc immédiatement été retirer mes affiches à ce moment pour éviter des ennuis inutiles."
La tête de liste du PJM à Anderlecht me montre ensuite les affiches d'autres formations politiques étalées sur les vitrines des commerces non exploités de la rue Wayez... toujours visibles. Il se plaint aussi de l'absence de ses affiches dans les panneaux grillagés de la commune (voir vidéo). "Les partis classiques se partagent une grande partie des panneaux. En plus, de manière très politique, on a mis le PJM à côté du VB et du FN! Je reconnais mon tort à propos de l'affichage sauvage mais que la commune affiche notre parti alors... Le PJM n'est actuellement présent que sur 3 panneaux sur 12 et je me trouve dans l'impossibilité d'afficher sur les autres panneaux grillagés puisque c'est la commune qui est chargée de l'affichage! C'est une injustice flagrante. Depuis le 1er septembre les autres partis sont correctement affichés. Le 14 septembre, on affiche aussi et ce n'est qu'à ce moment que l'affichage sauvage est combattu. Le PJM était le détonateur dans la campagne de l'affichage."
Pour protester, Bastin interpelle par écrit l'échevin de la Propreté à Anderlecht : "M. Debry, si vous condamnez (à juste titre) des affiches du PJM collées là où il ne faut pas, vous voudrez bien admettre que je vous condamne pareillement, qui refusez de les coller là où il faut!".
"L'administration dort à Anderlecht, j'ai dû commencer à afficher moi-même", réplique Bastin. "Si je suis élu, je changerai certainement l'application du règlement électoral au niveau de la commune. Regardez par exemple à Cureghem où vit une grande partie de mon électorat. Il n'y a qu'un seul panneau pour tout Cureghem ! Un seul ! Alors, ils vont mettre des panneaux au cimetière du Vogelzang ou d'autres endroits inaccessibles... Tout cela est très mal fait, injuste et orienté. A mon avis, le PJM décrochera un à deux sièges à Anderlecht."
|