Bahar Kimyongür à nouveau libre
Contre toute attente (y compris la sienne), Bahar Kimyongür vient d'être remis en liberté aujourd'hui (04/07/2006) par le tribunal néerlandais. Ce citoyen binational (belge et turc) a déjà été condamné en Belgique pour avoir pris part à des activités dans le cadre d'une organisation terroriste, le DHKP-C. L'affaire est actuellement en cours d'appel. Arrêté aux Pays-Bas, dans la nuit du 27 et 28 avril dernier avec la participation active des autorités belges, Kimyongür risquait d'être extradé vers la Turquie pour appartenance au DHKP-C. Se basant sur le mandat d'arrêt européen lancé par la Turquie, les services de surveillance hollandais avait intercepté Bahar Kimyongür pour l'incarcérer provisoirement à la prison de Dordrecht près de Breda. Lors de sa première comparution, le tribunal avait demandé un complément d'informations à la Turquie pour poursuivre le dossier d'extradition. Un complément qui n'a visiblement pas satisfait les juges hollandais.
D'après les premiers commentaires, les informations fournies par la Turquie se contentaient de détailler les attentats de l'organisation DHKP-C sans préciser plus particulièrement les accusations qu'on pouvait imputer au détenu Kimyongür. De plus, prenant appui sur un précédent judiciaire hollandais (le refus d'extradition de la militante du PKK, Nuriye Kesbir), le tribunal a préféré laisser Bahar Kimyongür en liberté.
"C'est une véritable surprise. Je croyais, comme mes avocats, à ce qu'on m'extrade en Turquie. Dans ma tête, je pensais à mes prochaines lettres et aux gens que je comptais contacter... Si j'ai bien compris, le tribunal a estimé que les actions décrites dans la Turquie à propos de l'organisation ne correspondaient pas à mon profil. Je n'entrais donc pas dans le profil terroriste qu'on voulait me faire porter", a déclaré Bahar Kimyongür de retour à Bruxelles.
Depuis le quartier européen, Kimyongür s'est déclaré "surpris et soulagé" par la décision du tribunal. "C'est assez incroyable. Deux juges dormaient en pleine audience puis je les voyais parler sans arrêt pour ensuite passer en délibération environ 30 à 45 minutes. Ensuite, on m'a informé que je pouvais quitter le tribunal par cette porte. Le juge m'a même indiqué la porte à prendre pour sortir. C'est un grand soulagement. Je compte maintenant faire le point sur ma situation. Je ne compte pas renier mes idées mais certainement faire une remise en question personnelle. Il va falloir que j'évalue la situation dans la conjoncture actuelle."
La suite en Belgique avec le procès en appel le 11 septembre prochain et l'interdiction tacite de ne plus quitter le territoire belge sous peine d'extradition...
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