mardi, février 07, 2006

C'est quoi le débat encore ?

Pour ma part, je suis assez d'accord avec la position du Angry Arab (As'ad Abu Khalil) et je ne comprends pas du tout la colère des musulmans, allant jusqu'à saccager les ambassades, menacer des Occidentaux partout, exiger des excuses publiques et répétées... après avoir vu ces caricatures sur internet. Pourquoi ? Parce que la presse ouvertement islamophobe, style Père Ubu ou toute publication d'extrême droite, fait dix fois pire chaque semaine et pas seulement à tirage restreint. Ensuite parce que des films comme The life of Brian des Monty Pythons a encore plus ridiculisé en son temps les catholiques, le dernier de Mel Gibson sur la Passion du Christ a également fortement épinglé les juifs, crevant le box-office musulman d'après certains journaux, mais on n'a jamais pu imaginer de la violence.


L'éditorialiste du Morgen, hier, expliquait très justement que tout est une affaire de contexte et qu'il était certes faux de réduire tout à l'humour intrinsèque. Qui rigolait des "blagues juives" durant l'entre-deux-guerres ? Qui riait des "blagues sur les tutsis" sur la Radio Mille Collines durant les années 90 au Rwanda ? Dans le contexte islamophobe, il ne fallait sans doute pas provoquer les musulmans, fanatiques ou pas, mais depuis quand ces personnes lisent quotidiennement le Jyllands-Posten ?

C'est comme l'histoire du boycott du film Kassablanka à Anvers (le héros blanc sympathisant néofasciste tombe amoureux d'une allochtone arabe musulmane voilée) où des militants de la Ligue arabe européenne appelaient à des manifestations devant les salles de cinéma. Comme le dit Pyl, si tu n'aimes pas un film (ou un journal), il suffit de ne pas le regarder (acheter).