mardi, novembre 29, 2005

Kassovitz contre Sarkozy : la haine des deux Hongrois

Un débat absolument passionnant entre deux célèbres fils d'immigrés hongrois : le cinéaste Mathieu Kassovitz et le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy (UMP). Tout commence par une réaction sur les émeutes des banlieues sur le blog du réalisateur de "La Haine" :
"La haine attise la haine depuis des siècles et pourtant Nicolas SARKOZY pense encore que la répression est le seul moyen d’empêcher la rébellion. Cette volonté de vouloir imposer sa pensée à n’importe quel prix me rappelle d’autres grands leader de notre temps. J’en ai froid dans le dos." (extraits)

Surprise, le ministre de l'Intérieur est un lecteur du blog de Kassovitz et il décide alors de lui répondre personnellement :
"Je n'ignore nullement le fait que derrière cette crise il y a des facteurs économiques, sociaux et culturels. J'en ai mesuré l'ampleur et c'est pourquoi je défends, notamment, le principe de la discrimination positive ou encore le vote des étrangers aux élections municipales. Il est temps de briser l'égalité de façade dont notre pays est coutumier depuis trop longtemps ! Il est temps de donner toutes ses chances à la France plurielle dont j'estime qu'elle est un atout et non un handicap !" (extraits)

Réponse de Kassovitz :
"Je comprend votre louable envie de communiquer avec vos adversaires, surtout connus des media, mais permettez moi de m’en tenir à mon statut de citoyen critique et sans attache politique. Contrairement à vous et à ce que vous pouvez dire, je ne représente que ma voix, pas celle d’un parti politique, ni celle de la banlieue, et encore moins celle des casseurs.
Néanmoins, votre invitation montre que vous êtes ouvert au dialogue, j’espère que vous en ferez bon usage avec les personnes directement concernées. (...) Je voudrais vous laisser avec une dernière pensée qui me vient de mon père, un Hongrois, comme le votre, arrivé en France, terre d’accueil et des droits de l’homme en 1956, pour fuir le régime communiste Russe. Ce n’est pas de la grande philosophie, mais juste un conseil venant d’un homme qui a survécu à des guerres et des révolutions. 'Pour arriver en haut d’une échelle, monte les échelons un par un, tu te casseras la gueule de moins haut'. A méditer." (extraits)