Florimond Mayeur quitte le PS "affairiste" pour le MR "conservateur"
Florimond Mayeur-Mayele (MR, ex-PS, ex-PRL, ex-Alliance) demande, dans une lettre datée du 04/06/07, "de prendre acte de ma démission du Parti Socialiste. Ma déception fut en effet immense lorsque je me suis rendu compte de ce que représentait le P.S. belge : un parti sclérosé, littéralement miné par de très nombreux comportements affairistes et clientélistes, bref un parti incapable de répondre aux exigences d’une Communauté française moderne et efficace dans sa gestion"
"Le P.S., surtout en Région bruxelloise, est, incontestablement, largement gangrené par un communautarisme excessif et outrancier : au lieu de représenter l’ensemble des citoyens, le Parti Socialiste n’est devenu qu’un énorme gadget aux mains de quelques groupes ethniques, religieux ou d’orientation sexuelle quelconque. A cet égard, le nombre d’élus socialistes dans les conseils communaux de la Région bruxelloise, que ce soit à Bruxelles, Schaerbeek ou Koekelberg pour ne citer que ces communes-là, reflètent, jusqu’à l’aberration, un déficit criant de représentation équilibrée de la société. Je ne peux donc plus, raisonnablement, continuer à militer dans un tel parti", écrit l'ex-militant chrétien progressiste reconnu.
Aujourd'hui, il a décidé de "rejoindre le M.R., par l’intermédiaire du Mouvement Réformateur International (en sigle M.R.I.) de Daniel DUCARME. En effet, à l’instar du « fils prodigue » dans la Bible, je reviens au MR qui a été mon premier Parti politique d’envergure, à l’époque où il se nommait encore PRL et où il était présidé par Daniel Ducarme".
Ancien militant congolais du Mouvement National Lumumba (MNL), Florimond Mayeur-Mayele est aussi l'un des premiers candidats d'origine congolaise à militer au sein des formations politiques belges.
Candidat en 1999 sur une liste de droite "Alliance", il militera au sein du parti libéral PRL-FDF lors des élections communales de 2000 à Schaerbeek où il siègera dès 2001 comme conseiller CPAS libéral pour terminer son mandat en tant que conseiller social rouge. Désigné 18e candidat socialiste lors des élections fédérales de 2003, Florimond Mayeur gomme son "Mayele" (malin, intelligent en lingala) pour faire habilement référence à son homonyme bruxellois du même parti Yvan Mayeur. Avec 2.063 voix de préférence, Florimond n'arrivera pas à battre Yvan (6.708 voix comme 1e suppléant) mais son score lui permettra de décrocher une place sur la liste PS lors des élections régionales de 2004 (1.432 voix de préférence) et communales de 2006 (434 voix de préférence) à Bruxelles-Ville.
Fonctionnaire communal, ce personnage politiquement instable possède néanmoins une grande connaissance programmatique des partis en plus d'une parfaite maîtrise (orale et écrite) de la langue française. Se définissant comme "chrétien, progressiste et démocrate", Florimond Mayeur-Mayele a milité résolument contre l'homoparentalité et contre le mariage homosexuel.
Lors des précédentes campagnes électorales, il expliquait en ces termes son passage du PRL au PS : "J'ai bien connu Ducarme à l'époque où je militais au PRL. Au bout d'un moment, j'ai pu observer que ce parti avait instrumentalisé les personnes d'origine étrangère pour colorer les listes aux communales pour que chacun aille faire des voix dans sa communauté, mais que d'un autre côté il ne répondait en rien à la demande de ces communautés sur leurs besoins fondamentaux, en matière d'emploi et de logement par exemple. Le discours social du PRL ne trouvait aucune traduction concrète sur le terrain, bref il y avait dol, tromperie sur la marchandise. C'est bien simple, chez les libéraux, la dignité humaine est fonction de l'épaisseur de ton portefeuille, c'est un parti conservateur, qui ne défend que les classes sociales favorisées. C'est d'ailleurs très concrètement en constatant l'attitude de mes collègues PRL au conseil de l'aide sociale que j'ai pris la décision de quitter ce parti."
De retour aujourd'hui dans les rangs libéraux, Florimond Mayeur-Mayele estime à présent que "le M.R. constitue aussi, chers amis, ce véritable lieu de débat et d’échange où chaque personne est respectée, quelles que soient ses convictions éthiques ou religieuses, et où le communautarisme, il faut bien le reconnaître, est quasiment inexistant".
(photos : Tractothèque)
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