EMB : Les manoeuvres et les perquisitions
L'Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) a subi à ce jour deux vagues de perquisitions. La première date du 16/09/2004 où le juge d'instruction Michel Claise et les enquêteurs de la police fédérale lancent 11 perquisitions dans le cadre d'un premier dossier de détournements de fonds mettant en cause l'ex-Président de l'EMB Nordin Maloujahmoum. Ce dernier sera totalement blanchi en juin 2005 après une enquête "longue et coûteuse" qui impliquera la vérification de "24 ordinateurs et de nombreuses caisses de documents, essentiellement comptables". La deuxième vague de perquisitions date du 11 et 12/12/2006 et visait au départ Mohammed Boulif (ex-Président de l'EMB, successeur de Maloujahmoun). Mohammed Boulif sera aussi interrogé sur une affaire de détournement de fonds et de versement occulte sans que la justice ne puisse retenir quoi que ce soit contre lui. Mais l’interpellation de Boulif aboutira finalement à une privation de liberté temporaire de l’actuel vice-président de l’Exécutif Kissi Benjelloul, boucher français d’origine marocaine et homme de confiance de la ministre de
Le 11 et 12/12/2006, la justice perquisitionne à l’EMB ainsi qu’au domicile privé de Mohammed Boulif. Que reproche-t-on exactement à l’ex-Président de l’Exécutif des musulmans de Belgique ? On lui reproche essentiellement d'avoir acheté des ordinateurs auprès de la société SGI dirigée par son beau-frère.
"J'étais en déplacement au Bahrein quand ma famille m'a informé des dernières perquisitions matinales effectuées à mon domicile privé", explique Mohammed Boulif. "Vu l'ampleur des accusations dans la presse, je m'attendais à être recueillis dès mon arrivée le jeudi [14/12/06] à l'aéroport mais j'ai dû constater l'absence d'intérêt après la tempête médiatique. J'ai donc moi-même contacté le cabinet de monsieur le Juge d'instruction afin d'y être entendu. J'ai été reçu lundi [18/12/06] par les enquêteurs. Je ne peux pas vraiment vous relater tous les sujets évoqués mais j'aimerais rectifier quelques informations erronées parues dans la presse ces derniers jours. Par exemple, on évoque des factures pour une somme totale de 33.000 euros. D'abord, c'est 31.000 euros qui correspondent bien à du matériel informatique acheté à l'époque par l'EMB auprès de la société SGI dirigée depuis plus de 15 ans par mon beau-frère. Celui-ci occupait déjà des fonctions importantes lors des premières élections du culte musulman à l'époque du Docteur Didier Yassin Beyens sans qu'il soit automatiquement suspecté de quoi que ce soit. Il est donc aberrant de semer le doute en invoquant mes liens de famille. On m'a d'abord parlé de fausses facturations sous prétextes qu'il manquait 8 des 9 pages que comportait la note. J'ai alors rappelé auprès du juge que ces factures existaient en triple exemplaire : une copie déposée au cabinet du ministre de
Un autre soupçon à propos de l’ancien EMB se rapporte à un versement postal au profit d’un détenu terroriste. Mi-avril 2005, un don de 100 euros arrive sur le compte de Nizar Trabelsi, un détenu de la prison de Lantin condamné le 9/06/2004 à dix ans d'emprisonnement pour avoir préparé un attentat terroriste contre la base militaire de Kleine-Brogel. La communication de ce versement précise"Exécutif musulman". La prison de Lantin communique l'information aux services judiciaires pour qu'une enquête soit ouverte sur le don envoyé au profit de Trabelsi.
"Oui, j'ai aussi entendu dire qu'un virement de 100 euros du compte de l'EMB aurait alimenté les frais de cantine du détenu Nizar Trabelsi", déclare Mohammed Boulif. "J'ai consulté le dossier et je n'ai vu qu'un avis de crédit par versement postal pour la prison de Lantin avec la communication 'Exécutif musulman'. Ce n'est pas un virement bancaire mais un versement et l'auteur de ce don n'est pas encore identifié. L'EMB n'a donc jamais envoyé de l'argent à Trabelsi et j'ignore les intentions du donateur anonyme qui n'a finalement réussi qu'une seule chose : mouiller l'Exécutif des musulmans dans un dossier relatif au financement du terrorisme."
A la même époque (mars/avril 2005), l'Exécutif des musulmans de Belgique est en plein bras de fer contre la ministre de
Cette affaire de perquisitions arrivera même à mouiller le nouvel Exécutif en la personne de son vice-président Kissi Benjelloul sur base des pièces comptables saisies pour l’année 2006. "Je confirme que les enquêteurs ont saisi la comptabilité de l’EMB pour les années 2003 à 2006 mais il faut clairement faire une distinction entre les deux gestions", avoue le président actuel de l’Exécutif Coskun Beyazgül. "L’Exécutif a réagi par communiqué de presse sur l’affaire des perquisitions dans le but de mettre fin aux amalgames et aux rumeurs. Les dernières perquisitions s’inscrivent d’après le parquet dans le cadre d’une instruction à l’encontre de l’ancien Exécutif présidé par M. Boulif. L’actuel vice-président Kissi Benjelloul n’a pas été arrêté ou emprisonné mais tout simplement auditionné étant donné qu’il occupait des fonctions dans l’ancienne assemblée générale des musulmans. Il a effectivement été interrogé par les inspecteurs de
Ses détracteurs reprochent au nouvel Exécutif d’avoir acquis une camionnette frigorifique immatriculée "VSE213" dans l’usage principal servirait les intérêts privés du boucher français Kissi Benjelloul. "C’est faux ! Une dernière tranche des subsides de 2005 était bloquée au cabinet du ministre de
Interpellé sur le manque de transparence comptable du nouvel EMB, Coskun Beyazgül déclare que la nouvelle équipe "n’a jamais refusé à aucun membre de consulter la comptabilité de l’Exécutif. Par contre, nous refusons effectivement que les membres sortent ces documents à l’extérieur". Pourtant, "sortir des pièces comptables à l'extérieur" est une méthode déjà mise en pratique par Kissi Benjelloul à l’époque où il n’était pas encore membre de l’Exécutif.
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