lundi, janvier 30, 2006

Héros musulman et public chrétien : le cas de la littérature orale anatolienne


Mardi 31 janvier 2006 à 19h30
Conférence/Débat "Héros musulman et public chrétien : le cas de la littérature orale anatolienne"

Orateur: Xavier Luffin, professeur au département de langues et littératures arabes (ULB et VUB), sur base du livre "Le long voyage d'Ashik Garip", première traduction en français d'une oeuvre en karamanlica (Anatolie). Xavier Luffin étudie les rapports entre la culture arabe et l'Afrique centrale et orientale, en particulier sur le plan linguistique. Dans le cadre de sa thèse, il travaille sur le kinubi parlé à Mombasa (côte kenyane). Le kinubi est un créole de base arabe, apparenté à l'arabe de Juba (Sud du Soudan). Il est parlé par les Nubi, une communauté musulmane installée depuis la fin du 19ème siècle en Ouganda, au Kenya et en Tanzanie. L'origine du lexique du kinubi est essentiellement l'arabe dialectal (zone soudano-tchadienne), mais la grammaire de la langue est totalement restructurée. Le kiswahili, et dans une certaine mesure l'anglais influencent fortement cette langue.
une conférence animée par Mehmet Koksal, journaliste pour www.minorites.org et www.suffrage-universel.be

Lieu : Centre Culturel omar Khayam, 6 av. Ducpétiaux, 1060 Bruxelles.
PAF 5€.
Réservation souhaitée au 02/513 20 43 ou ccokhayam@swing.be

Lire ma critique de l'ouvrage :
Franchement, quel naze ce Asik Garip ! Alors que Deli Mahmut apporte les 20.000 piastres pour payer la dot de Shah Sinem, ce looser amoureux refuse d’accepter le crédit et préfère partir à l’étranger pendant des années pour rassembler la somme nécessaire. Accepte l’oseille et dérobe ta promise, pauvre naïf… avais-je envie de crier à la lecture de la passionnante légende traduite du karamanlica (dialecte turc) que nous offre Xavier Luffin dans la collection « La légende des mondes » publiée chez l’Harmattan. La traduction a été élaborée « à partir d’un texte en karamanlica, c’est-à-dire du turc transcrit en caractères grecs. Cette écriture était propre aux Karamanlis, des chrétiens turcophones qui vivaient autrefois en Anatolie ».

Il s’agit d’une belle histoire d’amour à l’eau de rose entre Resul, surnommé Asik Garip pour ses talents de conteur poète et musicien originaire de la ville iranienne de Tabriz, amoureux de la belle Shah Sinem, fille d’un riche notable géorgien.