jeudi, décembre 29, 2005

Sait Köse s'accroche à son double discours

rétroactes :

Le double discours de Sait Köse (FDF-MR)

Lire : http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/2880

extrait en turc : « Evet 2006 yılında yapılacak olan Belediye başkanlığı seçimlerine Belediye başkanı adayı olarak katılacağım. Önce Emirdağlı hemşerilerime, Türk insanlarına ve Belçika vatandaşlarına güveniyorum. Kazanacağımada eminim. » (source : Emirdag.com)


RTBF – Vivacité 20/12/2005

Présentatrice : Il y a désormais pas moins de 4 candidats bourgmestres déclarés à Schaerbeek. Outre l’actuel titulaire de la fonction, le MR Bernard Clerfayt, on connaissait les ambitions de Laurette Onkelinx pour le PS et d’Isabelle Durant pour Ecolo. Le quatrième candidat mayeur est un peu plus étonnant, Philippe Carlot.

Philippe Carlot : C’est une fois de plus la liste de diffusion du site www.suffrage-universel.be qui lève le lièvre. Pour connaître les ambitions mayorales de ce quatrième candidat, il faut comprendre le turc. C’est en effet, l’actuel échevin schaerbeekois des Finances, le MR Sait Köse, qui exprime sans fard dans sa langue maternelle son aspiration à briguer le poste de bourgmestre. La nouvelle, parce que cela en est une, a quelque peu surpris son chef de file, Bernard Clerfayt. Au MR, en effet, il n’y a qu’un et un seul candidat bourgmestre et c’est l’actuel titulaire de la fonction. La mâle assurance de Sait Köse qui se déclare en outre sûr de gagner, s’adresse sans doute exclusivement aux membres de la communauté belgo-turque de Schaerbeek. On chercherait en vain la proclamation noir sur blanc d’une telle ambition en français ou en néerlandais dans le texte. Bel exemple de communautarisme électoraliste, d’autant que le texte cité par Suffrage Universel dit ceci entre autres : « Je fais d’abord confiance à mes concitoyens d’Emirdag, aux Turcs et aux citoyens belges. Je suis sûr de gagner », fin de citations. Dans les rangs du FDF Schaerbeekois, il est sans doute temps de resserrer les boulons.

Ecoutez Vivacité : http://users.skynet.be/sutv/051220vivakose2.MP3

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Communiqué du cabinet de l’échevin Sait Köse (20/12/2005)

Objet : Démenti !

Bonjour à tous,

Je voudrais apporter le plus cinglant démenti à l’information totalement fantaisiste diffusée ce matin par VivaCité et son journaliste Philippe CARLO.

Il se base sur des affirmations que j’aurais faites en Turc disant que je vais prendre part aux élections communales comme candidat bourgmestre. Rien n’est plus faux.

La semaine passée, j’avais envoyé un mail annonçant la création d’un conseil consultatif de la Jeunesse à Schaerbeek, une première en Région bruxelloise. Au contraire d’autres, jamais Monsieur CARLO ne l’a évoqué.

A l’avenir, je conseille à Monsieur CARLO :

  • De prendre contact avec mon Cabinet lorsqu’il veut diffuser une info à mon sujet, surtout lorsqu’il s’agit de traduire une déclaration du Turc vers le Français ou le contraire.
  • De savoir que le Turc est une langue subtile et que la traduction en français n’est pas toujours chose aisée. De plus, la traduction du mot « échevin » n’existe pas directement en Turc et est souvent traduit par « Baskan » qui veut aussi dire « bourgmestre ».

Pour les prochaines élections, je serai candidat sur la liste qui sera conduite par Bernard CLERFAYT, candidat bourgmestre, afin de défendre le bilan et le programme de tous les candidats MR qui ont contribué aux changements positifs de Schaerbeek.

Bien à vous.

Sait KÖSE

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RTBF - La Première Jeudi 22/12/2005

Présentatrice : Mardi matin dans le journal de 7h30, nous vous parlions de l’échevin des Finances de Schaerbeek, que le MR Sait Köse sur un site internet a déclaré en turc qu’il était candidat bourgmestre aux communales de 2006 à Schaerbeek. L’affaire aurait pu en rester là mais ce n’est pas le cas, Julie Pourtois.

Julie Pourtois : Dans cette histoire, c’est que l’unique candidat MR est Bernard Clerfayt, l’actuel mayeur. En français Sait Köse est candidat MR, en turc candidat bourgmestre. Dans un communiqué intitulé « démenti » et diffusé mardi, Sait Köse écrit, je cite : « que le turc est une langue subtile et que la traduction en français n’est pas toujours chose aisée ». Contacté par nos soins, l’échevin nous a confié avoir donné cette interview en juin dernier dans un village au plein cœur de l’Anatolie. Un village où un échevin devient très vite « baskan », président ou bourgmestre, en français dans le texte. Sait Köse se défend donc d’être candidat bourgmestre mais il est vrai qu’à la lecture, le texte traduit ne laisse pas vraiment planer le doute. A la question : « Serrez-vous à nouveau candidat aux communales d’octobre 2006 », la réponse est : « Oui, je participerai en tant que candidat bourgmestre aux élections pour le poste de bourgmestre », littéralement pour la direction de la mairie/commune qui auront lieu en 2006. Sait Köse se défend cependant d’un double discours en français et en turc.

Ecoutez La Première : http://users.skynet.be/sutv/saitkose22-12-05.mp3

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Deux commentaires

"Les grenouilles se font passer pour des boeufs"

Inflation des titres d'éminences en turc
bourgmestre: belediye baskani [bashkanoeu]
échevin: belediye baskan yardimcisi [bashkan yaroeumdjoeusoeu]

La différence est bien claire, d'ailleurs dans le titre de l'article copié, il est bien écrit que Köse est "belediye baskan yardimcisi", le journaliste faisait donc bien la différence !

Même problème pour Kir, systématiquement qualifié de "devlet bakani" [bakanoeu] (ministre d'Etat) alors qu'il n'est que "devlet sekreteri" (secrétaire d'Etat). Certains journalistes et pseudo-intellectuels turcs (et même un traducteur juré) prétendent que ce dernier terme n'existerait pas en turc, pourtant il est attesté sur google, j'ai trouvé un article datant de l'EAK (Ere Avant Kir) où il est question de "Belçika Disisleri Devlet Sekreteri Annemie Neyts ", et même de "Devlet sekreteri sayin Delathouwer Robert" (ce dernier dans Beltürk, site préféré de Kir). En plus, lesdits journalistes s'abstiennent de préciser qu'il n'est que secrétaire d'Etat d'une entité régionale, compétent pour la propreté publique (les poubelles) et les monuments et sites (les vieilles pierres), préférant écrire "Belçika Devlet Bakani Emir Kir", le Ministre d'Etat belge Emir Kir...
En effet, il ne semble pas y avoir de secrétaires d'Etat en Turquie, mais le terme est bien attesté en turc pour désigner des postes gouvernementaux dans d'autres pays. A la limite, ne pourrait-on dire "bakan yardimcisi" ("ministre adjoint"et préciser que ce n'est qu'au niveau régional), puisque "devlet bakani", ministre d'Etat, désigne une fonction autrement plus prestigieuse alors que somme toute on ne parle ici que d'un super-échevin d'une ville d'1 million d'habitants, il a moins d'administrés que le moindre adjoint au maire d'Istanbul, qui compte des millions d'habitants, mais n'a pas le titre de "membre de gouvernement"... Il faut ramener les choses à leur juste proportion ! Pas besoin de comprendre beaucoup le turc pour voir que les grenouilles se font passer pour des boeufs...
Pierre-Yves Lambert (fondateur de www.suffrage-universel.be)
publié sur le blog de Thierry

Pas faux mais fallacieux !

"Moi j'écris de préférence Encümen et Devlet Sekreteri... Même mes collègues ne me suivent pas sur le deuxième point. En fait c'est même faux, pour être complet il faudrait dire "Encümen vekili". De plus, "Belediye Baskan Yardimcisi" existe: ce sont en fait les "Premiers Echevins", puisque juridiquement ils assument la "présidence" des assemblées municipales en l'absence du "Belediye Baskani" (sauf accord contraire). Donc si un échevin d'origine turque est premier échevin, je dirais Bld Bsk Yrd. Quant au "Devlet Sekreteri", que j'emploie volontiers, il faut tout de même dire que malgré son existence, c'est une expression forcée (je ne la trouve pas dans les dictionnaires, seul l'usage l'atteste), mais le problème est là: on devrait dire Devlet Bakani, mais ce poste existe en Turquie et sa responsabilité est plus élevée que la notion de Secrétaire d'Etat en Belgique (je ne suis pas jursite mais les explications que j'en ai eues par des Turcs "de là-bas", comparées à la notion que je connais ici, attestent cela). C'est pourquoi Devlet Bakani n'est pas "faux", mais "fallacieux" (donc plus grave encore!) de par le lien trompeur qu'il induit. Mais enfin, chacun dit ce qu'il veut et il est vrai que les correspondances sont rares..."

Erdem Resne (journaliste pour le mensuel www.binfikir.be)