1, 2, 3, nous irons en boîte…
Ma peau bronzée qui me colle à la peau, je me rendais la semaine dernière en compagnie d'un autre ami issu de la même tonalité colorée dans une boîte sur l'avenue de la Toison d'Or à Ixelles. Pas de bol, j'ai encore subi le screening négatif du portier. "Je vais appeler le patron pour demander si vous pouvez rentrer", "Nous travaillons avec nos habitués", "Au revoir et bonne soirée"... C'est cela et vas te faire enc...
Coup de bol, au même moment, je vois défiler 2 têtes blondes. Deux mecs comme nous, moches contrairement à nous et habillés jeans et chemises comme nous. Je regarde le portier qui se sent alors obligé d'ajouter qu'un "Arabe et un Noir travaillent derrière le comptoir". Ouf, la gestion multiculturelle était sauvée. J'ai eu peur pendant un instant...
Je suis rentré chez moi en me demandant pourquoi les Blancs réagissent si peu à ce type de discrimination et finalement je me suis rappelé d'un commentaire à ce propos. Une personne qui affirmait ne jamais avoir subi de discrimination. En effet, la plupart des bobos qui fréquentent ce genre de club ne subissent jamais ce type de discrimination. Ils se font certes insulter de "flamani" dans certains quartiers chauds de Bruxelles une fois par an mais jamais le portier noserait leur barrer le chemin.
Alors que faire pour sensibiliser ? Discriminer bien sûr.
Il faudrait en effet mettre sur pied un cas réel de discrimination inverse sans que le cobaye puisse s'en rendre compte. Par exemple, la même boîte qui joue le jeu en refusant systématiquement les clients généralement d'apparence claire. Utiliser une discrimination, recueillir les impressions par écrit de la victime et ensuite lui dire "reviens gamin, c'est pour rire gamin !" (copyright Poelvoorde) Il pourra ensuite relire ses impressions et ses frustrations pour mieux comprendre (temporairement) le débat.
Deuxième essai dans une autre boîte où on nous précise qu'"il faut être accompagné" sous entendu d'une fille. Premièrement, je suis visiblement bien accompagné d'une autre personne et deuxièmement c'est justement pour pouvoir être accompagné d'une fille que je sors dans cette boîte. Je sais qu'une déesse s'impatiente à l'idée de me voir quelque part (dans cette boîte ?) et je ne désire que rencontrer nos désirs affectifs partagés. C'est le monde du "peer2peer" amoureux, je veux me connecter à son serveur pour uploader mes émotions et elle pourra downloader ce qu'elle voudra mais le fournisseur d'accès me refuse... l'accès ! Tant pis, elle devra se contenter d'une discussion virtuelle sur MSN.
Encore une fois, je me sens victime du sexisme. Si j'étais né "fille", on ne m'aurait pas demandé nécessairement d'être accompagné. C'est comme certaines publicités à la radio où les filles doivent appeler tel numéro au tarif normal tandis que les "garçons" appelleront le tarif spécial lourdement taxé. On appelle ce genre de pratiques, une discrimination basée sur le seul critère du sexe... camouflée dans l'esprit commercial global.
Allez, la prochaine fois, je sors dans une boîte gay. Au moins là-bas, on aura toutes les qualités requises pour pouvoir prendre le verre : accompagné dun mec, bronzé donc exotique, t-shirt « sexe » qui fait très « bitchy »
Voilà peut-être une solution : ce serait bien si les portiers de boîte de nuit étaient gays, non ?
lundi, mai 02, 2005
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