lundi, août 14, 2006

Dorah Ilunga (PS) exploite des locataires africains dans son immeuble insalubre

L'information a d'abord été révélée par le blog de Rachid Z dès samedi à propos d'une sombre affaire de marchand de sommeil accusant la copropriétaire et gestionnaire de l'immeuble 53, rue de Bériot à Saint-Josse : Dorah Ilunga (PS). Alors que l'échevine de l'Instruction publique avait justement pu bénéficier - dans des conditions douteuses - d'un logement communal, tout comme son collègue des Plaines de Jeux et des Finances Mohammed Jabour, la même Dorah Ilunga (propriétaire de deux immeubles dans la commune) n'hésitait visiblement pas à louer des chambres totalement insalubres à des étudiants congolais (Roger, Olivier et Bénélice). En instance de divorce de son mari candidat CDH Nicolas De Fotso Tchieneghom, Dorah est en charge de la gestion des immeubles et elle perçoit à ce titre les loyers. Elle décide de vendre les immeubles et d'y déloger les locataires sans préavis.

Sur place ce dimanche, l'immeuble loge effectivement, en plus des trois étudiants congolais, des rats dans la cave ainsi que de l'humidité affectant la plupart des murs. La cuisine, digne du plus bas standard roumain sous Ceacescu, comporte même une mise en garde aux locataires : "Attention, veuillez garder la cuisine toujours propre après utiisation. Et surtout bien vouloir refermer le gaz à la fin. Merci".

Roger d'origine congolaise, 23 ans et étudiant en gestion à l'institut Cooremans, occupe depuis 3 ans une petite chambre au rez-de-chaussée d'environ 8 mètres carrés qu'il paye 300 euros (charges comprises). "J'habite ici depuis 3 ans, c'est-à-dire depuis que je suis venu en Belgique. J'avais conclu un bail écrit d'un an avec la propriétaire-gestionnaire, ensuite il y a reconduction tacite du bail. Je ne lui reproche pas de vendre sa maison mais elle aurait pu me donner un préavis de 3 mois comme le prévoit la loi. C'est mardi dernier seulement qu'elle est passée pour m'annoncer que je devais quitter l'immeuble ce weekend conformément à l'accord qu'elle aurait eu avec le nouveau propriétaire . Les chambres étaient ouvertes et, à mon retour, j'ai constaté qu'elle avait repris ses meubles et démonté l'évier. Ce n'est pas normal", déplore Roger, futur responsable des jeunes catholiques à l'Eglise de la Place Saint-Josse.

"C'est une action collective que nous menons avec les autres locataires. Son mari Nicolas était mon tuteur et Dorah était comme ma tutrice. Normalement, c'est une femme humainement bien mais ce qu'elle a fait là est vraiment inhumain. Qu'elle vende son immeuble si elle a envie mais qu'elle le fasse alors dans les règles. Je ne pense pas qu'elle aimerait voir ses propres enfants habités dans un tel immeuble insalubre", ajoute Roger qui espère à présent que la commune, constatant l'insalubrité évidente, lui fournira un logement d'urgence.

Il a peut-être de la chance, le programme de la Liste du bourgmestre Demannez, où Dorah Ilunga occupe la 5e place, indique dans son chapitre logement qu'en matière de logement communal "les règles d'accès seront précisées pour éviter les mécompréhensions. Les dérogations doivent permettre au Collège de répondre, sans délai excessif, aux urgences" étant donné que l'immeuble de l'échevine socialiste entre bien dans la catégorie des "logements appartenant à des propriétaires peu scrupuleux mis en location, à un coût exorbitant, dans des conditions de salubrité et de sécurité indignes du XXIe siècle." Sans délai excessif, c'est bien noté.