jeudi, août 10, 2006

Derya Bulduk (FDF) coincée dans son double discours négationniste

Derya Bulduk du FDF, 2e candidate sur la liste MR à Saint-Josse, vient de se faire coincer dans son double discours négationniste. Cette jeune femme, prétendumment "licenciée en droit", a d'abord lancé sa campagne politique en accordant un entretien, publié en turc par un site nationaliste le 5 juillet dernier, où elle tient un discours très communautariste et foncièrement négationniste à l'égard du génocide arménien.

Derya Bulduk, présidente de l'association de fait (3 personnes) Mémoires Libres, ne faisait ainsi que suivre son engagement mono-thématique et sa lutte obsessionnelle contre la reconnaissance du génocide arménien. Sa première action politique, avant l'annonce de sa candidature au FDF, avait d'ailleurs été d'organiser une manifestation de protestation à ce sujet le 17 mai 2006 devant le consulat français à Bruxelles. Sa deuxième action sur ce terrain a été d'interpeller Nicolas Sarkozy, le ministre français de l'Intérieur, pour l'inviter à revoir la position française en matière de négationnisme. Sarkozy a répondu à l'intéressée, ce qui constituait déjà une victoire pour la militante FDF.

Un mois plus tard, elle apportait ensuite un cinglant démenti... sur une terrasse de café sans vouloir émettre le moindre démenti public. Elle pensait ainsi faire d'une pierre deux coups : nier en turc le génocide arménien auprès de l'électorat turcophone et nier en français d'avoir tenu de tels propos en accusant les journalistes turcs de malhonnêteté. Elle a sans doute oublié que certaines personnes, comme elle, comprennent les deux langues et n'hésiteront pas relever la contradiction. Une fois ses propos traduits, Derya décide de ne plus répondre aux questions des journalistes à tel point que même le journaliste Jonathan Crickx de la RTBF n'a pas eu accès (JT du 10/08/2006) à la 2e candidate FDF de la liste MR. Il a donc dû se rabattre sur Mahir Pala, responsable de la publication à l'origine de l'interview, qui a évidemment confirmé les propos négationnistes tenus par la candidate Derya Bulduk.

De son côté, le secrétaire général du FDF, Eric Libert, menace à présent la candidate d'exclusion en cas de propos avérés. Un peu comme Didier Reynders d'ailleurs qui avait déclaré au Soir (11-06-2005) : "Je ne peux pas imaginer que des militants ou des mandataires tiennent des propos ou diffusent des écrits qui soient clairement négationnistes. Et je n'ai pas besoin du droit pénal, en tant que président, pour faire le ménage." Et puis, plus rien...

Trop facile pour se dérober face à l'éditorialiste radio Philippe Carlot de Vivacité qui rappelle à ce sujet que "la polémique a surgi en région bruxelloise suite à la nomination d'Emir Kir (PS) au poste de secrétaire d'Etat du gouvernement bruxellois. Avant d'occuper cette fonction, Emir Kir avait pris part à des manifestations et tenus des propos contestant la réalité du génocide. Par conviction ou par calcul politique pour embarasser le Parti socialiste, quelques élus MR ont titillé le secrétaire d'Etat d'origine turque sur la question et mis en évidence au passage le grand écart de certains mandataires socialistes volant au secours d'Emir Kir après avoir voté, il y a quelques années, une motion du Sénat reconnaissant le génocide arménien. Mais le boomerang leur revient en pleine figure. Sur les listes MR aussi figurent des candidats d'origine turque ouvertement négationnistes. C'est le cas notamment à Saint-Josse et à Schaerbeek. D'où la réaction indignée de l'ancien bourgmestre libéral d'Ixelles et député bruxellois Yves de Jonghe d'Ardoye. Pour lui, ces personnes n'ont pas leurs places sur les listes MR. Encore un problème, dont les réformateurs se seraient bien passés."

(photo : Belexpresse.be)