mardi, juin 21, 2005

Tensions congolaises à Bruxelles


Quelque 200 membres de la communauté congolaise de Belgique ont manifesté ce lundi 20 juin 2005 contre le report des élections en République Démocratique du Congo (RDC) prévues initialement le 30 juin prochain. Un scrutin historique reporté par Kinshasa officiellement pour des « raisons techniques » d’organisation. L’article 196 de la Constitution stipule d'ailleurs que la durée de la transition est de 24 mois. Toutefois, elle peut être prolongée de 6 mois, renouvelable une fois, en raison des problèmes spécifiquement liés à l’organisation des élections.

De leurs côtés, les partisans de l’ex-Premier ministre Etienne Tshisekedi (UDPS) ne décolèrent pas. Tactiquement, plus la transition se prolonge, plus les adversaires politiques de Tshisekedi se renforcent financièrement en contrôlant le pouvoir. Privé d’un poste de vice-président dans le schéma actuel « 1+4 » (un président et 4 vice-présidents), le leader de l’UDPS refuse de reconnaître la légitimité des institutions de transition et ne jure que par les travaux de la Conférence nationale souveraine (1991-1992). Une instance qui avait désignée au poste de Premier ministre un certain... Etienne Tshisekedi.

Les partisans de l’UDPS à Bruxelles se sont donc regroupés à d’autres opposants au régime actuel pour manifester une première fois de manière relativement violente. Du quartier Matongé au quartier européen, pas moins de 4 voitures ont été saccagées, dont une incendiée et la vitrine d’un salon de coiffure fracturée. Gaz lacrymogène ou autopompe à eau, les policiers bruxellois ont rapidement encerclé le cortège pour procéder ensuite à quelques arrestations administratives et judiciaires. Les manifestants ont appelé à la démission du gouvernement congolais, à la fin de l’accord « 1+4 » et pour la tenue des élections le 30 juin prochain. « Louis Michel moyibi, Louis Michel voleur ! Demandez au CDH et à Joëlle Milquet, elle sait le sait très bien ! Et Kabila est un Rwandais, il s’appelle en réalité Kanambé ! » a déclaré une manifestante en colère.

A Kinshasa, le bureau de la Commission électorale indépendante (CEI) congolaise propose de tenir des élections fin mars 2006 avec au préalable un référendum constitutionnel le 27 novembre prochain. A noter que le calendrier de la CEI ne prévoit pas le rejet de la Constitution.

[MK]

Entretien avec Cheik Fita (écrivain)
http://www.minorites.org/article.php?IDA=9895